Face aux symptômes persistants, le rôle des vaccins intrigue
Les vaccins pourraient atténuer les symptômes persistants
Du mieux, du pire, ou rien du tout? Depuis l’ouverture de la vaccination anti-Covid-19, des patients souffrant de symptômes persistants (fatigue intense, essoufflement, douleurs musculaires et neurologiques…) ont d’ores et déjà été vaccinés, mais redoutent d’être réinfectés. Et, selon les premiers témoignages, certains attestent d’un état qui s’est aggravé, quand d’autres ont l’impression d’aller mieux depuis l’injection. Les vaccins sont-ils sûrs pour ces patients ?
« La piste est à explorer »
C’est ce qu’a tenté de découvrir le Dr Fergus Hamilton, spécialiste des maladies infectieuses à la faculté de médecine de l’université de Bristol, au Royaume-Uni, qui a mené une étude sur les effets de la vaccination sur une cohorte de patients Covid long répartis en deux groupes : l’un vacciné, et l’autre pas. Les conclusions de cette étude, dévoilée début mars, mais qui n’a pas encore été validée et publiée par une revue scientifique de référence, sont rassurantes : « La vaccination avec un vaccin à ARN messager ou à vecteur viral n’a pas été associée à une aggravation des symptômes de Covid long. »
Par ailleurs, «selon ces travaux, la vaccination pourrait entraîner une diminution, voire une disparition des symptômes persistants, commente Benjamin Davido, infectiologue et médecin référent de crise Covid-19 à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches [Hauts-de-Seine]. C’est d’autant plus intéressant que le Covid persistant pourrait être dû à une réponse immunitaire imparfaite avec une clairance virale incomplète, qui serait améliorée par la vaccination grâce à l’apport d’anticorps. » En clair : la réponse immunitaire de ces patients ne permettrait pas d’éliminer totalement le virus de l’organisme, qui ferait alors des siennes au long cours, mais les anticorps fabriqués grâce à la vaccination permettraient de faire le ménage.
Ces résultats, quoique encourageants, ont été obtenus sur une petite cohorte de patients. « C’est une piste qui mérite d’être davantage explorée », reconnaît le Dr Davido. D’autant plus que, si la vaccination a bien ce bénéfice thérapeutique, «elle aura le mérite d’être encore plus incitative ».