Estrosi dans un fauteuil
Le maire sortant est réélu en devançant largement la liste Nice écologique et le RN.
Il n’y avait pas vraiment de suspense sur le résultat, la seule inconnue concernait l’abstention. A Nice, si Christian Estrosi (59,30 % des suffrages exprimés) retrouve son fauteuil haut la main, loin devant la liste du Rassemblement national et la liste écologiste, le maire sortant devra se contenter d’une participation encore en baisse par rapport au premier tour : 27,8 % contre 28,5 %. De quoi donner du grain à moudre à ses concurrents.
« Ce résultat devrait appeler Christian Estrosi à un peu plus d’humilité. Concrètement, il n’a été élu que par un électeur niçois sur cinq, a réagi le candidat du RN, Philippe Vardon (21,32 %), interrogé par 20 Minutes. Espérons que cela le conduise à revoir certaines pratiques autocratiques, sans écouter personne, comme il l’a fait pour ses pistes cyclables post-confinement. » Et le représentant du parti de Marine Le Pen d’encourager le maire réélu « à interroger les Niçois sur son projet de destruction du palais Acropolis et du Théâtre national de Nice ou, à défaut, de l’abandonner ».
Christian Estrosi y a répondu directement, dans la soirée, en annonçant les résultats : « Dès [cette semaine], nous nous mettrons au travail. Et je ne m’écarterai à aucun moment de notre projet validé dès le premier tour », a-t-il promis devant la mairie, laissant
échapper quelques sanglots en évoquant l’attentat du 14 juillet 2016. « La sécurité doit être partagée entre l’Etat et les mairies », a-t-il ajouté, promettant « l’ouverture de l’hôtel de police », l’un de ses projets phares qui doit regrouper les effectifs nationaux et municipaux dans l’ancien hôpital Saint-Roch, « d’ici trois ans ». Christian Estrosi a aussi assuré que son troisième mandat sera celui de la poursuite de la végétalisation de la ville, avec 70 ha supplémentaires. Sans doute pas suffisant, pour la liste Nice écologique qui pariait sur une deuxième place et qui doit se contenter de la troisième (19,48 %), payant
peut-être une fusion manquée avec les autres listes de gauche. « Nous réalisons un score historique à Nice. Nous obtenons le meilleur score pour une liste 100 % écolo parmi les villes de plus de 15 000 habitants. Un résultat de cette nature devrait nous donner une belle force d’influence pour les questions environnementales », a expliqué Jean-Marc Governatori. La tête de liste espérait même que Christian Estrosi lui délègue ces prérogatives. Le principal intéressait lui avait répondu dans 20 Minutes : « Il se trouve que j’ai des environnementalistes beaucoup plus reconnus sur ma liste », avait-il tranché.
« Je ne m’écarterai à aucun moment de notre projet validé dès le premier tour. » Christian Estrosi