Des experts vont sceller l’avenir des implants mammaires
Un comité se réunit pour évaluer la sûreté des implants mammaires
Ces jeudi et vendredi, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) réunit un comité d’experts indépendants chargé d’émettre un avis sur la place et l’utilisation des implants mammaires texturés en chirurgie esthétique et reconstructrice.
Le lien entre cancer et prothèses a été établi (lire encadré) et le leader mondial du marché, Allergan, ne peut plus être commercialisé en Europe. Or, les implants texturés ont largement les faveurs des chirurgiens : ils représentent 85 % du marché en France. Environ 500 000 femmes en France sont porteuses d’implants mammaires.
Des experts indépendants
C’est donc pour prendre des mesures adaptées à ces risques sanitaires que l’ANSM a décidé de créer un groupe d’experts indépendants : le comité scientifique spécialisé temporaire (CSST). « Il est composé d’une sociologue, d’une psychologue, de représentantes d’associations de patientes et de médecins spécialistes en chirurgie plastique, en médecine générale et en gynécologie », détaille la Dr Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice générale adjointe de l’ANSM.
Dans un premier temps, le comité auditionnera des femmes porteuses d’implants mammaires texturés, pour avoir des retours d’expériences personnelles. Il donnera ensuite la parole aux professionnels de santé et s’intéressera à l’intérêt de la pose de ces implants en chirurgie esthétique et reconstructrice. Puis il se penchera sur des points précis : résultat esthétique, état clinique de la patiente, pratique chirurgicale et complications ultérieures. Enfin, le comité cherchera comment remplacer ces prothèses.
Au terme de ces deux journées d’auditions, il rendra un avis à l’ANSM. « Puis, sur la base de cet avis, l’ANSM se prononcera dans les prochaines semaines, dévoile la Dr Ratignier-Carbonneil, et prendra un certain nombre de mesures et recommandations sur l’utilisation des implants mammaires à enveloppe texturée, avec pour seul objectif de garantir la sécurité des patientes. »