Johnny Hallyday
Avant la sortie de l’album posthume, la maison de disques de l’artiste joue sur la corde émotionnelle des fans
« J’ai parfois peur qu’on me prenne pour une folle, mais je suis une vraie fan. » Lundi après-midi, dans les locaux de Warner Music France, à Paris, Florence ne sait où donner de la tête. Fan de Johnny Hallyday «depuis vingt-cinq ans », elle est assaillie par une horde de journalistes, avides de larmes et de trémolos dans la voix. Pour cause, cette réceptionniste de Genève et animatrice du site johnnylegend.fr, compte parmi la trentaine d’admirateurs du rockeur invités pour écouter en avant-première Mon pays c’est l’amour, l’album posthume de Johnny, qui sort vendredi. Rassemblés dans une fan-zone créée pour l’occasion, les admirateurs du Taulier semblent ébahis par le nombre de caméras et de micros, prêts à recueillir le moindre mot. Ils répondent aux questions, certains poussent même la chansonnette. « Nous avions à coeur de faire ce lancement aux côtés des fans de Johnny », explique Rose-Hélène Chassagne, directrice du label Warner (au centre sur la photo). Pour leur faire vraiment plaisir, on peut cependant se demander si un événement plus confidentiel n’aurait pas été plus approprié.
Interviews à la chaîne
C’est dans la salle 118 (bondée) de Warner, où Johnny aurait répété ses deux dernières tournées, que fans et journalistes sont priés d’écouter religieusement « le nouvel album de Johnny », casque sur la tête. Ensuite, les fans sont invités à se rassembler sur la scène, pour une photo de famille. Visiblement émus, la plupart d’entre eux se prêtent au jeu. Et le ballet des questions recommence. « Est-ce un moment émouvant ? » «On est KO direct», raconte Cédric. « C’est une pépite », répète Yvan, encore et encore.
Les interviews s’enchaînent, les micros s’entrechoquent. On compte jusqu’à cinq journalistes par fan. « J’avais prévu d’écouter l’album seule, confie Florence. Mais c’était chouette de le découvrir à plusieurs. Merci à Warner et à Laeticia Hallyday.» On est en effet loin de l’événement intimiste. La maison de disques semble en avoir décidé ainsi : la sortie de Mon pays c’est l’amour doit être un moment de communion très collective. Ce jeudi à minuit, plus de 200 postes d’écoute de l’album seront installés sur le parvis de Saint-Lazare à Paris (8e), par Deezer, en collaboration avec Warner. En parallèle, RTL lance « un dispositif exceptionnel avec les cinémas CGR» et propose à ses auditeurs d’écouter l’album en avantpremière dès 22 h, ce jeudi. Enfin, la Fnac Champs-Elysées, à Paris (8e) ouvrira exceptionnellement ses portes à minuit pour une vente spéciale. Quid de nos fans ? « L’album est déjà commandé, explique Florence. Je ne voulais pas aller à la Fnac, c’est trop personnel. » La communion a ses limites.