La pression ? Karabatic trouve ça « jouissif »
Depuis le début du Mondial, le leader des Experts est irréprochable sur le terrain
Après cinq minutes qui ont paru interminables, le premier but ne pouvait venir que de lui. Nikola Karabatic s’est arraché, a passé le bras entre deux colosses islandais avant d’envoyer une mine dans la lucarne. Son rugissement a réveillé ses coéquipiers, partis dans un faux rythme, et sorti le public lillois de la torpeur qui commençait à s’installer au stade Pierre-Mauroy. Le huitième de finale pouvait enfin commencer.
Au sommet de son art
Depuis le début de ce Mondial, Karabatic tient son rôle de leader à merveille au sein des Experts. Le joueur du PSG aurait tout pour se dire que cette compétition doit être la sienne. Surjouer est une tentation si humaine. Pour l’instant, avant le quart de finale contre la Suède, ce mardi, on ne ressent rien de tel chez l’ancien capitaine de Montpellier. « C’est vrai qu’avant le Mondial, quand j’y réfléchissais, je me disais que ça allait être dur, cette pression. Et au final, je ne la ressens pas, en tout cas moins que sur toutes les autres compétitions. Je sais qu’on est attendu, je sais que je suis attendu, mais je n’ai rien à prouver aux autres », confesse le demi-centre. Avec 19 buts inscrits sur 32 tirs lors de ce Mondial, Karabatic n’est ni le meilleur marqueur des Bleus, ni dans la fourchette haute de ses standards de réussite. Et pourtant. Lorsque le numéro 13 des Bleus pose ses pieds sur le Taraflex, une sensation de plénitude dans l’air s’installe. Il fait jouer ses copains, tire quand il le faut, arrache des bras devant sa zone… Il exprime sa capacité unique à être aussi précieux en attaque qu’en défense. A 32 ans, Nikola Karabatic semble plus que jamais au sommet. Maîtriser à ce point tous les paramètres de son sport, ça doit être jouissif, non ? « Bien sûr, répond l’intéressé. Ça me permet de prendre du recul, de jouer un peu plus relâché, de m’amuser, d’essayer de faire des matchs pleins à tous les niveaux. Je prends beaucoup de plaisir. » Tout ça n’aura réellement de sens, évidemment, que si la France se trouve à la place attendue le 29 janvier, soir de la finale.