Public visé, mode d’emploi, taux de fiabilité... Tout ce qu’il faut savoir sur les autotests
La Haute Autorité de santé a validé les autotests pour vérifier, chez soi, si on a le Covid-19
Un café, un croissant et un coton-tige dans le nez? Les autotests ont été autorisés en France, mardi. Ces test antigéniques réalisables seuls et à domicile vous diront en un quart d’heure si vous êtes infecté et contagieux. Un outil complémentaire aux PCR qui pourrait améliorer le dépistage du Covid-19, à l’heure où le Premier Ministre parle de «troisième vague». 20 Minutes fait le point sur ce que l’on sait de ces autotests.
Qui peut s’en servir? Selon l’avis rendu par la Haute Autorité de Santé (HAS), les autotests par prélèvement nasal, destinés à dépister une infection au Covid-19, peuvent être utilisés par tous les Français de plus de 15 ans, qu’ils soient symptomatiques ou asymptomatiques. Pourquoi cette limite d’âge ? « Il n’y a pas de données d’efficacité chez les moins de 15 ans », a souligné Matthieu Carbonnell, de la HAS. Comme pour le test antigénique faits en pharmacie, s’il est positif, vous devez ensuite faire un test RT-PCR pour confirmer le résultat.
› Comment s’en procurer? La direction générale de la Santé (DGS) devrait donner les détails dans les prochains jours, même si Jérôme Salomon avait annoncé le week-end dernier que ces autotests seraient disponibles dès cette semaine. Mais après le feu vert de la HAS, le gouvernement doit encore entériner cette décision. Et préciser un certain nombre d’informations via un décret : les marques labellisées, le prix, le remboursement, les lieux de distribution… Le directeur général de la Santé avait annoncé que ces autotests seraient vendus en pharmacie, mais aussi en supermarché. En Allemagne, les grandes surfaces ont été dévalisées dès le premier week-end d’autorisation… Quant au prix, on sait que nos voisins allemands vendent ces autotests autour de 5 € l’unité (24,99 € les cinq tests chez Aldi et 21,99 € chez Lidl).
Comment réaliser un autotest?
Le prélèvement nasal est moins profond (3-4 cm) et moins désagréable que le prélèvement nasopharyngé pour les tests RT-PCR classiques. La HAS conseille de faire 5 rotations avec le coton-tige avant de le retirer, sans plus de précisions. De son côté, Xavier Guérin, président d’Innova Medical Group pour l’Europe, l’un des groupes sur la ligne de départ pour commercialiser ces autotests, explique qu’il faut « tourner l’écouvillon une dizaine de fois dans une narine, puis dans l’autre ». Deuxième étape : on verse six gouttes du réactif dans un tube souple, dans lequel on glisse l’écouvillon. Puis on dépose deux petites gouttes du mélange dans le « puits » de la plaquette du test. Il n’y a plus qu’à attendre entre quinze et trente minutes pour interpréter le résultat. Exactement comme pour un test de grossesse, si vous avez un trait, c’est que vous êtes négatif ; si deux bandelettes s’affichent, vous avez le coronavirus. Et si aucun trait coloré n’est visible, l’autotest est déficient, il faudra donc en refaire un.
Quelle est leur fiabilité? «Les efficacités peuvent tomber à 50%, mais monter jusqu’à 90 % s’ils sont bien réalisés, assure Xavier Guérin. La vraie question sera celle de l’accompagnement des patients. »