En savoir long avant de consommer en circuit court
« Et si on mangeait local ? » démêle le vrai du faux sur les circuits courts
Où en est-on sur les circuits courts en France? Alors que doivent se tenir, lundi, les états généraux de l’alimentation, le livre Et si on mangeait local (éd. Quae), écrit par Patrick Philipon, avec Yuna Chiffoleau et Frédéric Wallet, apporte des réponses sur le sujet.
Les circuits courts se résumentils aux Amap et à La Ruche qui dit oui!
Dans une assocation pour le maintien de l’agriculture paysanne (Amap), le consommateur s’engage sur un nombre de paniers à l’année et sur un prix du panier fixé à l’avance. Le réseau revendique 250 000 adhérents. La Ruche qui dit oui!, plateforme d’achat en ligne sans engagement pour le consommateur, compte 130 000 clients. Derrière ces deux mastodontes, d’autres circuits existent, rappelle Patrick Philipon, journaliste scientifique. Outre les marchés et ventes à la ferme, la SNCF propose par exemple des paniers de légumes à la vente dans des gares de son réseau TER.
Le circuit court est-il l’assurance de bien manger?
« En 2009, il avait été question de créer une charte d’adhésion volontaire combinant circuit court et un engagement vers une agriculture respectueuse de l’environnement, indique Yuna Chiffoleau, sociologue à l’Institut national de recherche agronomique (Inra). Le projet avait été abandonné. Même les plus militants étaient sceptiques, craignant que cela freine l’essor des circuits courts. » Malgré tout, agriculture biologique et circuits courts entretiennent des liens étroits. « Les Amap fonctionnent sur un engagement réciproque des consommateurs et des agriculteurs, les seconds s’engageant à adopter des méthodes agricoles d’inspiration bio », illustre Patrick Philipon. Et puis, quand c’est bien fait, les produits en circuit court ont un avantage de taille : la fraîcheur.
Le circuit court est-il plus écolo ?
Puisque la marchandise fait moins de kilomètres pour arriver jusqu’au client, on pourrait penser le système vertueux. Sauf que les circuits courts mettent souvent sur la route des camionnettes chargées de quelques cagettes et qui repartent à vide. Le bilan carbone d’un aliment se joue aussi au stade de la production des matières premières. « Les producteurs qui entrent en circuit court “écologisent” leurs pratiques », constate toutefois Yuna Chiffoleau.