LÉGISLATIVES Deux partis bretons se déchirent sur la Bretagne
Deux entités s’affrontent malgré leur volonté commune de réunifier la Bretagne
Ils veulent la même chose, mais ne tirent pas dans le même sens. C’est le paradoxe des partis et mouvements bretons présents cette année en Loire-Atlantique pour ces élections législatives. Il y a deux camps : Oui le Bretagne et 100 % Bretagne. Le premier est un parti politique fédéraliste et écologiste se revendiquant de gauche. Le deuxième est un mouvement apolitique regroupant plusieurs entités bretonnes dont le Parti breton ou encore le Parti fédéraliste européen. La guerre est bien déclarée à entendre les uns parler des autres. Elle paraît loin l’époque où ils étaient main dans la main pour les élections régionales de 2015. Deux ans plus tard, chacun a son candidat dans chacune des 10 circonscriptions du département. Alors pourquoi cette division ? Il y aurait deux raisons selon Oui la Bretagne. « Ils se disent ni de droite ni de gauche, mais en réalité, ils sont à droite. Ils ont déjà fait des alliances par le passé. Et puis, ils sont indépendantistes, ce qui n’est pas notre cas », explique Arno Mahé, suppléant dans la 9e circonscription.
Plus de député ?
Des propos qui bien sûr irritent fortement dans l’autre camp. « C’est entièrement faux, s’emporte Michael Hervé. On n’est pas du tout de droite. Ce clivage est franco-français et les gens n’en veulent plus. Il peut y avoir des alliances au cas par cas et, d’ailleurs, on s’est même déjà associé à la gauche. » Le candidat du mouvement 100 % Bretagne dans la 3e circonscription en remet une couche sur l’accusation d’indépendantisme. « Si des membres du Parti breton ont pu défendre cette idée par le passé, ce n’est pas notre position pour ces élections. Enfin, qu’est-ce qu’on entend par “vouloir l’indépendance de la Bretagne”? » Avec ses camarades, il affirme ne pas revendiquer une indépendance étatique, mais simplement la volonté d’obtenir une collectivité territoriale comme en Corse. Si les régionalistes bretons ont été présents à l’Assemblée nationale de 2012 à 2017 avec Paul Molac, cette fois-ci, ils ne devraient pas obtenir de siège, car ce dernier a décidé de rejoindre La République en marche. L’autre enjeu pour eux, c’est l’argent qui leur sera réservé selon les résultats du premier tour, le 11 juin. En effet, ils font tous les deux parties d’alliances régionalistes et celles-ci doivent avoir au moins 50 candidats à plus de 1 % pour obtenir des fonds.