« A la limite du raisonnable »
Pour voir du foot à la télé, il va falloir payer. Jeudi, SFR Sport a acquis les droits télé des deux coupes d’Europe, à partir de la saison 2018, pour la somme de 350 millions d’euros. JeanPascal Gayant, économiste à l’université du Maine, explique à 20 Minutes les conséquences d’un tel changement.
Que vous inspire cette somme folle déboursée par Altice ?
On arrive à des montants invraisemblables. Le modèle de Drahi est très risqué, car il est basé sur un fort endettement. Il fait le pari de devenir too big to fail : s’il est amené à faire faillite, il pense que la puissance publique viendra à son secours car ce serait une trop grosse catastrophe pour le pays. On est à la limite du raisonnable.
BeIN Sports vient de prendre un gros coup sur la tête…
L’engagement même de beIN Sports en France, enfin… d’Al-Jazeera, doit être interrogé. BeIN Sports a quasiment tout perdu puisqu’ils n’ont pas les meilleures affiches de L1 et qu’ils viennent de perdre la Ligue des champions et la Ligue Europa. BeIN Sports, qui perdait déjà de l’argent, va être dépouillé.
Peut-on parler d’une bulle financière ?
Oui, et ça se confirme aujourd’hui [jeudi]. Le spectacle sportif en direct est l’un des seuls contenus qui a encore une valeur pour les diffuseurs. Détenir ce type de droit est devenu vital. Les acteurs se disent : « On va perdre de l’argent sur la diffusion du sport en direct, mais grâce à ça on en gagnera ailleurs. » On ne sait pas où ça va s’arrêter.