De passage au Salon de l’agriculture, Marine Le Pen cultive son électorat paysan
Marine Le Pen a vérifié sa popularité auprès des agriculteurs, mardi, porte de Versailles
Dimanche à Nantes, lundi au Mont-Saint-Michel, mardi au Salon de l’agriculture. Mais à quoi tourne Marine Le Pen pour péter la forme à ce point ? On a essayé de la suivre porte de Versailles, mais on a lâché l’affaire au bout de 3h36, quand la candidate du FN à la présidentielle n’en était encore qu’à la moitié de son programme. Voilà ce qu’on a vu.
Une popularité hallucinante. Un retraité girondin qui saute sur les caméras pour dire à quel point il est d’accord avec tout ce que propose Marine Le Pen et des émotions à la pelle comme « Attends, je vais essayer de serrer la main à notre future présidente » ou « Moi, je l’ai vue de biais, je crois qu’elle m’a souri ». On ne prétend pas à l’exhaustivité, mais on était loin de Le Pen père, hué comme un malpropre en 2002. Le seul « actounet » de protestation est celui de Philippe Nolot, patron d’une maison d’édition venu taper sur une casserole, en référence aux procédures judiciaires qui s’accumulent autour du FN. Un type s’est pointé pour l’insulter, le service d’ordre du FN a laissé faire et les journalistes n’ont pas mordu à l’hameçon. L’affaire sera encore plus vite expédiée concernant deux membres d’une association féministe qui voulaient remettre à la candidate « le prix de l’imposture pour sa soi-disant défense des femmes ».
Un paquet de caresses. Ce n’était pas encore du Chirac des grandes années, mais Marine Le Pen commence à savoir y faire avec les bêtes. « Elle est à l’aise, ça se voit qu’elle a l’habitude », a soufflé un éleveur savoyard. La reine des sondages est tout de suite entrée dans le vif du sujet en prenant la pose avec Fine, la reine du salon. Ont suivi Gentiane, Hidalgo, Jethro... et notre
préférée, Bouba la montbéliarde, dont c’était la première au Salon.
Des agriculteurs plutôt sympas. Après un week-end passé à flinguer les fonctionnaires, Marine Le Pen a retrouvé les agriculteurs, où elle devance de plus de 15 points n’importe quel autre candidat dans les intentions de vote, selon la dernière enquête Cevipof. Sa mesure phare : transformer la PAC, l’usine à subventions européennes décriée par les responsables politiques et les agriculteurs, en PAF, pour politique agricole française, dont les critères seraient fixés par la France. Mouais, répondent les agriculteurs... Pour Nicolas Lassalle, « si on sort de la PAC, je ne vois pas comment l’argent reviendra aux agriculteurs français dans les mêmes proportions. Si le FN arrive au pouvoir, ça peut avoir des conséquences énormes. »