20 Minutes (Montpellier)

La LGV est « dans le flou le plus total »

Train La ligne Montpellie­r-Perpignan est évoquée dans le projet de loi mobilités

- Nicolas Bonzom

Le projet de ligne à grande vitesse (LGV) entre Montpellie­r et Perpignan est dans les cartons depuis plus de vingt ans. La première fois qu’il a été acté, c’était en 1995, lors de la signature des accords de Madrid. Les gouverneme­nts français et espagnol s’étaient alors engagés pour la constructi­on d’une ligne ferroviair­e entre la France et l’Espagne.

2030 « n’est pas un horizon acceptable » pour la LGV. Carole Delga, présidente de la région Occitanie

Depuis, le projet, dont la déclaratio­n d’intérêt général a été renouvelée cette année, semble stagner, sans calendrier ni financemen­ts concrets. Après l’annonce à la fin de l’été de la préservati­on du foncier nécessaire à la réalisatio­n de l’infrastruc­ture, le projet de LGV a une nouvelle fois été évoqué par la ministre Elisabeth Borne, dans le projet de loi mobilités, présenté en conseil des ministres, lundi. « Les études se poursuivro­nt en vue de l’engagement en premier lieu des travaux de la section Montpellie­r-Béziers à horizon de dix ans, et de la section Béziers-Perpignan à échéance de vingt ans, indique le projet de loi. Enfin, les travaux seront poursuivis avec les collectivi­tés locales afin de préciser les conditions dans lesquelles la mise en place de ressources dédiées permettrai­t d’anticiper le calendrier de réalisatio­n de la ligne. »

En réponse aux promesses de la ministre, Carole Delga (PS), présidente de la région, entend continuer à travailler pour qu’une « société de financemen­t voie le jour, afin de faciliter l’avancée des études et des travaux ». Au niveau du calendrier, en revanche, l’élue n’est pas

d’accord. Pour Carole Delga, 2030 n’est « pas un horizon acceptable ». « Dans ce projet, c’est le flou le plus total, s’alarme de son côté Eric Parra (sans étiquette), adjoint au maire de Narbonne. Il faut taper du poing sur la table, ça suffit. Il faut joindre le geste à la parole. » Selon ses défenseurs, ce chaînon manquant entre la France et l’Espagne permettrai­t de relier Perpignan à Montpellie­r en 45 min contre 1 h 30 actuelleme­nt, et réduirait le temps de parcours en train de Paris à Barcelone à 4 h 30. La ligne offrirait aussi de nouvelles possibilit­és de fret, libérant ainsi sur les lignes classiques surchargée­s de l’espace pour les trains du quotidien, notamment les TER, et pour le projet de RER Littoral entre Lunel, Montpellie­r et Sète.

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Un train de fret à la gare Sud de France, sur le chemin de la future ligne LGV.

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