Coup de chaud sur la truffe
Les ramasseurs de champignon en sont désolés. La pluviométrie de plus en plus faible entraîne la raréfaction des champignons, voire leur disparition dans certains endroits. Le champignon roi, la truffe, souffre comme les autres. Pour les producteurs d’Occitanie, les temps sont durs, et pas seulement parce que la pluie a freiné les acheteurs lors de la fête de la truffe dimanche à Saint-Genièsdes-Mourgues, dans la métropole. « C’est paradoxal car on ne peut pas se plaindre de la pluie aujourd’hui alors qu’elle fait défaut le reste de l’année », sourit Antoine Yoris, producteur à Saint-André-de-Sangonis.
Les prix s’envolent
Si les producteurs tentent de contourner le problème en irriguant les sols, les fortes chaleurs brûlent le mycélium « J’ai relevé sur des truffières des températures avoisinant les 40 °C. Ça devient catastrophique », estime Antoine Yoris. Le prix de la tuber melanosporum s’envole. Le prix (en prix de gros) s’établit de 400 € à 900 € le kg. La baisse de la production touche la France, pas l’Espagne où elle atteint des niveaux records sur de vastes exploitations. « On est très loin de leur rendement. Pour y parvenir, il faudra que l’homme apporte ce que la nature n’apporte plus, reprend le producteur. Il faut s’adapter et cultiver la truffe dans des terrains calcites et une altimétrie autour de 500 m à 800 m. Mais comme nos anciens qui en ramassaient dans les plaines à 150 m, c’est terminé. » Selon les spécialistes, qu’elle soit sauvage ou issue de trufficulture, la qualité de la truffe serait la même.