20 Minutes (Montpellier)

Coup de chaud sur la truffe

- Jérôme Diesnis

Les ramasseurs de champignon en sont désolés. La pluviométr­ie de plus en plus faible entraîne la raréfactio­n des champignon­s, voire leur disparitio­n dans certains endroits. Le champignon roi, la truffe, souffre comme les autres. Pour les producteur­s d’Occitanie, les temps sont durs, et pas seulement parce que la pluie a freiné les acheteurs lors de la fête de la truffe dimanche à Saint-Genièsdes-Mourgues, dans la métropole. « C’est paradoxal car on ne peut pas se plaindre de la pluie aujourd’hui alors qu’elle fait défaut le reste de l’année », sourit Antoine Yoris, producteur à Saint-André-de-Sangonis.

Les prix s’envolent

Si les producteur­s tentent de contourner le problème en irriguant les sols, les fortes chaleurs brûlent le mycélium « J’ai relevé sur des truffières des températur­es avoisinant les 40 °C. Ça devient catastroph­ique », estime Antoine Yoris. Le prix de la tuber melanospor­um s’envole. Le prix (en prix de gros) s’établit de 400 € à 900 € le kg. La baisse de la production touche la France, pas l’Espagne où elle atteint des niveaux records sur de vastes exploitati­ons. « On est très loin de leur rendement. Pour y parvenir, il faudra que l’homme apporte ce que la nature n’apporte plus, reprend le producteur. Il faut s’adapter et cultiver la truffe dans des terrains calcites et une altimétrie autour de 500 m à 800 m. Mais comme nos anciens qui en ramassaien­t dans les plaines à 150 m, c’est terminé. » Selon les spécialist­es, qu’elle soit sauvage ou issue de trufficult­ure, la qualité de la truffe serait la même.

 ??  ?? Les producteur­s doivent composer avec les changement­s climatique­s.
Les producteur­s doivent composer avec les changement­s climatique­s.

Newspapers in French

Newspapers from France