Rien ne sert de courir, il faut partir à point d’heure
«Au départ, j’y vais un peu à tâtons. Mais dès que je claque la porte, c’est parti. » Il est minuit trente, dans la nuit de dimanche à lundi. Au lieu de fêter son anniversaire dans un bar, Zak, 31 ans, enfile son short et ses chaussures pour une session course de 10 km. A l’occasion de la Conférence nationale de la vie nocturne qui se déroule ce jeudi et vendredi à Paris, 20 Minutes a suivi ce runner qui enchaîne les bornes la nuit.
Une solitude bénéfique
Mais pourquoi se dépenser quand on peut rester au chaud dans son lit à regarder des séries? Courir la nuit, c’est d’abord « profiter d’une température plus agréable et éviter le trafic. La journée, tu dois esquiver les gens, les poussettes, c’est difficile de se concentrer sur ton chrono », confie Zak. Même s’il empiète sur ses heures de sommeil, le trentenaire profite de ces moments où il se retrouve seul. Durant ses pérégrinations, Zak n’a jamais croisé d’autres runneurs de son espèce. Un moment privilégié qui lui permet de se concentrer sur lui. « Quand Paris est endormi, privé de son effervescence alors que je suis en activité, je vois la ville différemment, analyse le runner. Je peux m’approprier les rues, les espaces, aller où je veux sans avoir à réfléchir. Je peux ouvrir les bras et courir sans m’arrêter. » Même s’il a du mal à mettre des mots sur ce que lui procure cette activité nocturne, Zak reconnaît volontiers que c’est « plus dur de se motiver quand il est minuit ou une heure du matin. T’as la tentation d’aller te coucher, tu te demandes pourquoi tu vas te faire chier à aller courir. » Mais c’est ce qu’il aime, ce qui lui donne le sentiment de se dépasser : « Je sors de mes habitudes, de ma zone de confort. J’ai la sensation de pratiquer plus intensément mon sport. »