L’affaire Léa se rouvre devant les assises
Condamné à la réclusion à perpétuité, Gérald Seureau est jugé dès ce lundi en appel
Dans la nuit du 31 décembre 2010 au 1er janvier 2011, Léa, 17 ans, était violée et tuée dans un parc de Montpellier. Quelques heures plus tard, le père de la lycéenne se rend au commissariat pour signifier la disparition de sa fille, aux côtés d’un homme, âgé de 24 ans, qui affirmait avoir passé le réveillon avec elle : Gérald Seureau. Trois ans plus tard en 2014, ce dernier était condamné à la réclusion à perpétuité avec vingt ans de période de sûreté. Tandis que s’ouvre ce lundi devant les assises de Carcassonne son procès en appel, 20 Minutes vous donne les clés, pour comprendre cette affaire.
Que s’est-il passé pendant ce réveillon ?
L’enquête a basculé au moment de signer le procès-verbal d’audition le 1er janvier 2011 : un policier remarque un « gonflement important » sur l’une des mains du jeune homme. Il le place en garde à vue. Gérald Seureau avoue alors en pleurant avoir laissé Léa dans un parc, près du lieu de la soirée. Non loin de son corps, une gourmette portant le prénom du jeune homme a été retrouvée. D’après la partie civile, Léa a été violée et « massacrée ». L’autopsie conclura à une mort avec asphyxie et des suites d’un traumatisme crâno-cérébral, avec comme facteurs aggravants une « hypothermie et une intoxication éthylique ».
Pourquoi l’instruction fut-elle aussi compliquée ?
La chambre de l’instruction de Toulouse actait en 2012 l’annulation des aveux de Gérald Seureau en garde à vue, estimant que la présence d’un avocat était nécessaire, même si la réforme officialisant cette présence n’était pas entrée en vigueur. Dès lors, le meurtrier présumé a assuré ne plus se souvenir de rien. Il évoquera même « un coup monté par les témoins et la police ». D’autres pourvois en cassation ont été déposés pour éviter le procès. Mais finalement, en 2014, un procès aura lieu, et l’homme reconnaîtra les faits : « Cela fait quatre ans que je suis pétri de remords », avait-il dit.
Comment les deux parties abordent-elles ce nouveau procès ?
Considérant que la peine infligée en 2014 était « le minimum », les parents de Léa ne comprennent pas aujourd’hui pourquoi « le meurtrier [présumé] de leur fille » leur inflige un autre supplice, avec ce nouveau procès. « Il y a de la colère », note l’avocat de la mère, Me Gallix. Me Abratkiewicz, avocat de l’accusé, veut croire que « l’enjeu est de juger un homme. Il veut être jugé comme un homme, non comme un monstre (...) Il dira qu’il est coupable de tout, mais il ne pourra pas dire ce dont il ne se souvient plus .» Le verdict est attendu vendredi.