Comment les zones naturelles françaises vont gérer l’afflux de touristes post-confinement durant l’été
Cet été, de nombreux Français partiront à la campagne ou à la montagne, au risque de perturber la faune et la flore
Selon un sondage Ipsos- Alliance France Tourisme réalisé en avril, 29 % des Français partiront cet été « à l’intérieur des terres » plutôt que sur le littoral. C’est quasiment dix points de plus qu’il y a un an. Le lac d’Allos, au coeur du parc national du Mercantour, dans les Alpes, « a connu une affluence record l’été dernier parce que les gens avaient envie de nature, rappelle Emmanuel Gastaud, responsable de la fréquentation. Certains jours, 1 500 personnes venaient au lac, avec des infrastructures [parkings] complètement saturées. » Le Mercantour, qui anticipe un afflux cet été, a pris des mesures : fermeture du parking proche du lac à partir de 17 h les vendredis et samedis et partenariat avec Waze pour prévenir les automobilistes en cas de saturation.
« Ce n’est pas un jardin public »
Au Pays basque ( Pyrénées- Atlantiques), la cohabitation entre usagers de la montagne est un enjeu. « Il y a des promeneurs, il y a aussi des gens qui travaillent », souligne Jean-Baptiste Laborde, conseiller délégué à la montagne de l’agglomération Pays Basque. Des bergers se sont plaints de nombreux chiens sans laisse qui effrayaient les brebis. « Un parc naturel, ce n’est pas un jardin public » , abonde Aurélien Bazin, directeur général des services du parc des Volcans d’Auvergne. Cet été, il a prévu de déployer des « gardes-nature » supplémentaires. « Ils auront avant tout une mission d’explication. Les gens peuvent vouloir faire des selfies avec les brebis en leur courant après. Sauf que cela stresse énormément les animaux. » Autre enjeu : convaincre les touristes de ne pas se focaliser sur les endroits les plus fréquentés. Dans le Mercantour, « nous réfléchissons à travailler avec des influenceurs, confie Emmanuel Gastaud. Au lieu de montrer un lac complètement désert, ce qui ne correspond pas à la réalité l’été, ils pourraient prendre des clichés au moment où il y a du monde et les partager sur les réseaux. »
« Les gens veulent faire des selfies avec les brebis. » Aurélien Bazin