Vif débat autour des engrais azotés
Instaurer une redevance sur les engrais azotés minéraux. Parmi les mesures discutées actuellement dans le cadre de l’examen du projet de loi « Climat et résilience », celle-ci est celle qui aurait le plus d’impact sur la réduction des gaz à effet de serre… si elle voyait le jour et était appliquée. L’agriculture française utilise, chaque année, environ 2 millions de tonnes d’engrais azotés pour accroître les rendements des cultures. Avec, derrière, des effets néfastes sur la santé et l’environnement.
Depuis plusieurs années, la Cour des comptes demande d’augmenter la taxe générale sur les activités polluantes pour les producteurs d’engrais azotés minéraux, afin d’en faire baisser l’utilisation. L’idée a été reprise parmi les 149 propositions de la Convention citoyenne pour le climat. La retrouvera-t-on dans la loi « Climat et résilience » censée s’en inspirer ? « Pas gagné », répond la députée LREM Sandrine Le Feur (Finistère), qui défend une redevance de 27 centimes d’euro le kilo d’azote. « Le sujet devrait être abordé ce vendredi à l’Assemblée nationale », précise-t-elle.
Une redevance « envisagée »
Mais l’exécutif et la majorité sont sur une autre longueur d’onde. En l’état, l’article du projet de loi traitant de ces engrais azotés n’instaure pas cette redevance. Sa mise en place est « envisagée », et seulement en cas de non-respect, pendant deux années d’affilée, des objectifs annuels de réduction de consommation d’engrais azotés par les agriculteurs. Pour Sandrine Le Feur, « ce n’est pas acceptable ».