L’OM défiera Francfort à huis clos pour ses débuts en Ligue Europa jeudi (18h55), et ce ne sera pas sans risques
Comment aborder un match à huis clos complet au Vélodrome ?
Seuls au monde. Les Marseillais vont disputer, jeudi, leur premier match de Ligue Europa de la saison sans un seul supporter dans les tribunes. Un « gros handicap à surmonter », dixit Rudi Garcia. Elie Baup, qui s’était imposé avec l’OM à Bastia, en 2012, dans un stade (presque) vide, acquiesce : « Le principal risque, c’est que les joueurs se relâchent. Je pense qu’il faut mettre en place un pressing très fort dès le début. » L’ancien joueur de l’OM Jean-Charles De Bono s’inquiète à son tour : « S’ils ont un coup de mou pendant le match, et ça arrive à tout le monde, ils n’auront personne pour les remotiver ! On a besoin de ce public, de cette ferveur, surtout à Marseille ! » Jean-Charles De Bono était sur le bord du terrain en janvier 2007, le dernier match à huis clos complet organisé au Vélodrome. L’OM avait gagné 3-1 face à Auxerre, lors d’un match très perturbé par le mistral. On peut déjà évacuer cette perspective : Météo France n’annonce que quinze petits kilomètres par heure de vent jeudi soir. Et dans la nouvelle configuration du Vélodrome, le terrain est plutôt bien abrité. Mais l’effet cathédrale vide n’en est que plus impressionnant : « Il faut faire attention à la communication verbale sur le terrain, car ça peut facilement donner lieu à des accrochages entre équipes, comme on entend tout », reprend Elie Baup.
En 2007, l’entraîneur olympien Albert Emon avait carrément organisé un match amical à huis clos complet, dans la semaine précédant la rencontre, pour se préparer : « C’est compliqué de se maîtriser, parce que, dans le silence, on ne peut pas toujours dire ce qu’on a envie de dire… Il faut être plus discret que d’habitude ! »
« Djib, Djib ! » L’appel de Franck Ribéry à Djibril Cissé avait tout de même parfaitement fonctionné et surpris Olivier Sorin, le portier auxerrois. « Sur le coup, je n’ai pas du tout entendu parler les attaquants, se souvient-il aujourd’hui. Je dois avouer que je n’étais pas suffisamment concentré, pas suffisamment motivé, ça ressemblait trop à une opposition d’entraînement ! » Une opposition alors observée par une poignée de supporters qui se gelaient les miches au 14e étage d’un bâtiment. Aujourd’hui, la vue est bouchée : ceux qui voudront s’incruster devront avoir d’autres talents… « J’étais au stade pour le huis clos en 2007, grâce à mon super-pouvoir d’invisibilité », nous a ainsi « confié » un supporter blagueur qui préfère rester anonyme. Discret. Plutôt logique, avant une rencontre qui va tourner à la partie géante de « roi du silence ».
« Ça peut facilement donner lieu à des accrochages entre équipes » Elie Baup