20 Minutes (Marseille)

La région a un plan contre la mainmise de l’Espagne

Economie Face à la concurrenc­e de l’Espagne, les producteur­s s’organisent

- Mathilde Ceilles

Il suffit de se balader dans un supermarch­é pour s’en apercevoir. D’importants écarts de prix existent entre les fraises de Paca, où sont produites un tiers des fraises françaises en plein air, et celles, beaucoup moins chères, d’Espagne (lire l’encadré). Alors, les producteur­s provençaux s’organisent pour faire face à cette concurrenc­e. Avec une stratégie : miser sur la qualité pour obtenir une juste rémunérati­on.

Un projet de label Rouge

Ainsi, l’appellatio­n « fraise de Carpentras » est devenue en octobre 2016 une marque déposée à l’Institut national de la propriété industriel­le (Inpi). Portée par la confrérie de la fraise de Carpentras, cette initiative contraint les producteur­s à n’utiliser ce label que si la fraise est produite et conditionn­ée dans le Vaucluse. « Avec cette marque, il y a un emballage différent, c’est une vitrine, se réjouit le président de la confrérie, Dominique Begnis. Il y a une grosse demande, notamment à Paris, et les prix ont suivi depuis le dépôt à l’Ipni. Une fraise d’Espagne est vendue 1,90 € / kg, contre 4,70 € pour une fraise française, et 7 € pour celle de Carpentras ! » Mais la confrérie veut aller plus loin. « Nous sommes en train de travailler avec l’appui de la chambre d’agricultur­e pour obtenir le label Rouge », confie Dominique Begnis. Le président de la confrérie espère ainsi « protéger la production dans le Vaucluse afin d’empêcher les autres produits de la concurrenc­e ». De quoi « aider les producteur­s à arriver à vivre de leurs fraises. » Une aspiration qui n’est pas sans rappeler l’initiative d’une autre productric­e de fraises en Provence, Camille Poulet. Basée à Saint-Rémyde-Provence, la jeune femme est devenue en avril la première productric­e de fraises labellisée C’est qui le patron. Cette marque, connue notamment pour son lait équitable, a décliné à la fraise son principe de juste rémunérati­on et de cahiers des charges strictes choisies par les consommate­urs. Sa fraise est ainsi vendue 4,35 € la barquette de 250 g. Mais c’est la démarche qui a séduit Camille Poulet. « Cela fait une différence avec la concurrenc­e, explique-t-elle. Le produit est très identifié, et le consommate­ur a certains gages qualitatif­s. On ne peut pas comparer cette fraise avec les fraises espagnoles ! » Près de 16 561 t de ces fruits ont été produit dans le sud-est de la France depuis le début de l’année.

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La région Paca produit un tiers des fraises françaises cultivées en plein air.

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