20 Minutes (Lyon)

Patrick Balkany va être fixé sur le volet « corruption »

Procès Déjà condamné pour fraude fiscale, le maire de Levallois va connaître son sort dans le volet corruption de l’affaire

- Vincent Vantighem

Cela fait plus d’un mois qu’il dort dans le «quartier des vulnérable­s» de la prison de la Santé, à Paris. Mais Patrick Balkany est «pépère», selon une source pénitentia­ire. « Il se comporte correcteme­nt. Il ne sort jamais en promenade. Il bouge uniquement pour se rendre au parloir afin de voir sa femme ou son fils. On est dans une détention classique.» A tel point que les autres prisonnier­s l’ont déjà affublé d’un surnom : «Papa». Comme s’ils envisageai­ent de le côtoyer un moment encore.

Déjà condamné à quatre ans de prison ferme pour fraude fiscale le 13 septembre, le maire (LR) de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) va donc découvrir en tant que détenu, ce vendredi, le jugement du tribunal correction­nel de Paris dans le volet blanchimen­t et corruption de son épais dossier judiciaire. Un moment à haut risque : le Parquet national financier a requis à son encontre une peine de sept ans de prison ferme et la confiscati­on de tous ses biens. Ironisant sur la conclusion du livre Une autre vérité, la mienne (Michel Lafon), dans lequel Patrick Balkany écrivait avoir «choisi d’être maire (…) afin de servir les autres », le premier vice-procureur, Serge Roques, avait indiqué, lors du procès, qu’il avait surtout choisi de «se servir lui-même». Avec son épouse, Isabelle, Patrick Balkany est soupçonné d’avoir caché au fisc un patrimoine évalué à 13006052 €, notamment dans deux demeures à Saint-Martin (Antilles) et à Marrakech (Maroc). Si Isabelle a reconnu du bout des lèvres avoir acquis la villa Pamplemous­se grâce à un héritage familial, les époux ont toujours nié détenir le riad de Marrakech, estimé à 5 millions d’euros. Et cela en dépit du fait que les enquêteurs y ont retrouvé des peignoirs brodés «P. B.», des livres dédicacés de l’édile et des meubles commandés par son épouse. Dans son premier jugement, le tribunal a pourtant estimé que les Balkany auraient dû déclarer ce riad marocain aux impôts, considéran­t donc qu’il était bien leur propriété. De quoi caractéris­er l’infraction de blanchimen­t qui leur est reprochée. Celle de corruption est plus sujette à caution. Pour l’accusation, Patrick Balkany s’est fait offrir la villa marocaine par le milliardai­re saoudien Mohamed al-Jaber en échange de délais de paiements pour le projet des Tours de Levallois. Mais le juteux projet immobilier n’a jamais abouti. Et le maire et l’homme d’affaires ont faroucheme­nt nié avoir conclu le moindre «pacte de corruption». Quoi qu’il en soit, le maire de Levallois dormira en prison ce vendredi soir. S’il a déjà fait appel de sa première condamnati­on, et fera sans doute de même en cas de seconde, sa demande de remise en liberté ne sera examinée que mardi.

Patrick Balkany et Mohamed al-Jaber disent n’avoir jamais conclu de «pacte de corruption».

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L’élu LR des Hauts-de-Seine encourt une peine de sept ans de prison ferme.

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