Le congé menstruel plébiscité par les Françaises
Selon un sondage exclusif, les Françaises sont favorables à 68% à la mise en place d’un congé menstruel
Et si on s’arrêtait un jour ou deux, le tout remboursé par la Sécurité sociale, quand on a ses règles ? D’après un sondage exclusif Ifop* pour 20 Minutes et Eve and Co, 68 % des Françaises sont favorables à la mise en place d’un congé menstruel. L’étude révèle aussi que 30 % des femmes qui ont déjà eu leurs règles ont souffert ou souffrent de précarité menstruelle, alors que la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a annoncé en février la mise en place de protections périodiques gratuites à la rentrée prochaine pour les étudiantes. Interrogées sur ce qui leur est déjà arrivé de faire par manque d’argent, 24 % des femmes indiquent avoir utilisé moins de protections périodiques que ce qu’elles auraient dû utiliser, 19% estiment avoir dû choisir entre l’achat de protections périodiques et un autre achat de première nécessité, 18 % n’ont pas pu acheter de protections périodiques, et, tout aussi inquiétant, 15 % révèlent avoir dû fabriquer elles-mêmes leurs protections périodiques. Sans surprise, les jeunes femmes et les femmes pauvres sont les plus touchées par la précarité menstruelle : chez les 20 à 29 ans, le chiffre monte à 37%, et même à 48% chez les femmes gagnant moins de 900 € par mois.
Honte, infections, maladies
«Ce fléau occasionne des troubles psychologiques et physiques graves : perte de confiance en soi, sentiment de gêne ou de honte, infections, maladies parfois mortelles [comme le syndrome du choc toxique] », souligne Tara Heuzé-Sarmini, fondatrice et directrice générale de l’association Règles élémentaires. Face à ces difficultés d’accès, les Françaises se révèlent largement favorables à un ensemble de mesures testées par l’Ifop. La mise en place de distributeurs gratuits de protections hygiéniques dans les établissements publics est plébiscitée à 92 %, et à 90 % dans les entreprises. Le remboursement par la Sécurité sociale des protections hygiéniques pour toutes les femmes est souhaité à 81 %. Concernant le congé menstruel, Elise Thiébaut, autrice de Ceci est mon sang, (éd. La Découverte), estime que «si 68 % le demandent, c’est bien que cela correspond à un besoin ressenti. Il faut étendre les droits, comme on a encadré le travail de nuit. »