Une discipline en pleine ascension
Le Tournoi de qualification olympique se déroule en banlieue toulousaine
Comment vont la Fédération française de la montagne et de l’escalade (FFME) et ses 104 000 licenciés? Très bien, merci pour eux. Non seulement la discipline va faire son entrée aux JO en 2020 comme sport additionnel, mais, en plus, la FFME a obtenu l’organisation du Tournoi qualificatif olympique (TQO), à partir de ce jeudi à Tournefeuille, en banlieue toulousaine. Six billets pour les JO seront en jeu lors de ce tournoi international chez les hommes et chez les femmes. Au total, 20 grimpeurs et autant de grimpeuses seront présents à Tokyo, dans une épreuve combinée spécialement imaginée pour les Jeux.
Trois sports pour le prix d’un. Vitesse + bloc + difficulté = le combiné olympique. Pour parvenir à se faire officiellement admettre dans la grande famille des Jeux, l’escalade a dû mixer ses compétences. «En vitesse, il faut être explosif, explique Pierre-Henri Paillasson, le directeur technique national (DTN) de la FFME. Le bloc, c’est plus une affaire de force et la difficulté, davantage de la résistance.» Pour la vitesse, très spectaculaire, il s’agit de sprinter sur un mur en bois (avec une couche de résine) de 15 m de haut incliné à 5°. Le bloc se pratique sur un mur de 4,50 m, avec de nombreux volumes sur le tracé. Enfin, retour à 15 m pour la difficulté, la plus proche de l’escalade en milieu naturel.
Le TQO, mode d’emploi. Pour intégrer les Jeux, l’escalade a dû inventer un format, mais aussi un mode de qualification. Ce qui n’a pas été sans certaines interrogations. La Française Anouck Jaubert, par exemple, ne sait pas encore si elle peut espérer une qualification directe via les Mondiaux disputés en août. Ainsi, dans le doute, elle participera au TQO. Chaque pays peut envoyer au maximum deux grimpeurs et deux grimpeuses aux JO. A Tournefeuille, 22 hommes et 22 femmes essaieront de gagner leur billet pour Tokyo. Parmi eux, Adam Ondra, légende de la discipline à 26 ans. Le Tchèque aurait dû valider son billet dès les Mondiaux, mais il y a été disqualifié.
Et les Tricolores dans tout ça? « Le niveau est très resserré, assure le DTN. Mickael Mawem a terminé septième du combiné des Mondiaux, qui étaient une répétition des JO, nos filles sont en pleine progression. On ira à Tokyo pour monter sur le podium. » Si le cadet des Mawem est déjà qualifié, le second billet se jouera à Tournefeuille entre son frère, Bassa, et Manu Cornu. Côté féminin, outre Anouck Jaubert, Fanny Gibert et Julia Chanourdie en découdront. Avec Tokyo en ligne de mire, et surtout les Jeux à la maison en 2024. « On est presque sûrs que l’escalade sera présente à Paris, assure PierreHenri Paillasson. Il reste à la direction du Comité international olympique en décembre 2020 d’effectuer un vote formel. »
« Le niveau est très resserré. On ira à Tokyo pour monter sur le podium. » Pierre-Henri Paillasson, DTN