Un Grenelle et des espoirs
Des mesures concrètes contre les violences faites aux femmes vont être annoncées par le gouvernement, ce lundi.
Après quelque trois mois de concertation, le Grenelle sur les violences conjugales se conclut ce lundi, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Le gouvernement doit présenter un ensemble de mesures parmi celles proposées par les 11 groupes de travail créés dans le cadre du dispositif. Vendredi, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, et la secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, ont annoncé le lancement d’une «grille d’évaluation du danger commune aux forces de l’ordre face aux violences conjugales» ainsi que la reconnaissance du «suicide forcé» (lorsque le harcèlement au sein du foyer conduit au suicide). Mais la formation des policiers, des gendarmes et des médecins, la création de davantage de places d’hébergement pour les victimes et leurs enfants ou encore la suppression de l’autorité parentale au conjoint violent figureront-elles parmi les annonces ? Les associations, elles, ont de fortes attentes.
Un «électrochoc» espéré
En premier lieu, elles réclament l’application des lois déjà existantes. «Aujourd’hui, insiste Gilles Lazimi, médecin généraliste et membre du Collectif féministe contre le viol, il n’y a pas suffisamment d’ordonnances de protection qui sont prises. Les téléphones “grave danger” restent pour la plupart dans les placards de l’administration et très peu de mesures d’éloignement du conjoint violent sont décidées.» Le médecin attend donc «de vraies mesures, un électrochoc». Le collectif #NousToutes, plaide, quant à lui, «pour que les moyens alloués aux associations soient consolidés. Nous attendons un milliard d’euros, rappelle Fatima Benomar. Ce chiffre est préconisé par le Haut Conseil à l’égalité lui-même.»
Surtout, les associations espèrent que le gouvernement consacrera un budget pour extraire les maris violents du domicile conjugal lorsqu’ils représentent une menace. Sur ce point, Marlène Schiappa a d’ores et déjà annoncé, dimanche dans Le Figaro, que le gouvernement cofinancerait, d’ici la fin du quinquennat, deux centres de prise en charge dans chaque région. Depuis le début de l’année, 136 femmes ont été tuées par leur conjoint ou leur ex-conjoint, selon le collectif Féminicide par (ex) compagnons.