Le cofondateur de L214 ne lâchera pas le combat
Le cofondateur de L214 promet d’autres vidéos
Le cofondateur de L214, Sébastien Arsac, ne se rendra pas ce lundi au tribunal correctionnel de Versailles, qui rend son jugement dans l’affaire pour laquelle lui et un autre militant sont poursuivis. En décembre 2016, les deux hommes se sont introduits de nuit dans l’abattoir d’Houdan (Yvelines) et y ont installé des caméras destinées à y filmer l’endormissement des porcs avant abattage. Sébastien Arsac ne se moque pas de la décision (il encourt une amende de 15 000 €). Il sait tout bonnement que la pratique qui a fait la réputation de l’association le mènera fréquemment à la barre. « Nous ne changerons pas notre façon de faire, glisse-t-il. Nos demandes de visites d’abattoirs sont systématiquement refusées. »
La dénonciation de la souffrance animale est le ciment du couple que forment Sébastien Arsac et sa compagne, Brigitte Gothière, porte-parole de l’association. Dans son livre L214, une voix pour les animaux (Flammarion), le romancier Jean-Baptiste Del Amo retrace les moments clés de l’organisation. Les lectures de la bande dessinée « Lama Blanc » d’Alejandro Jodorowski, de La Libération animale du philosophe australien Peter Singer, La Marche pour l’égalité animale en 1998 à Strasbourg… Depuis 1998, Sébastien Arsac mesure le chemin parcouru pour la cause animale, avec la première condamnation d’un abattoir, celui du Vigan (Gard), pour acte de cruauté envers des animaux, ou encore la naissance du Parti animaliste. Mais il reconnaît les limites de son action.
Quelques victoires
Lorsqu’ils se mettent autour d’une table pour négocier, les représentants de l’industrie de la viande demandent à ce que L214 soit exclue. « Nous ne participons pas, par exemple, au comité d’éthique national sur les abattoirs créé à la suite de la commission d’enquête menée par Olivier Falorni », illustre le militant. Il n’entend pas pour autant s’assagir, conforté par le fait que, « dernièrement, le syndicat des entreprises des viandes s’alarmait d’une chute vertigineuse de leur consommation en France et [que] toutes les marques de grandes distributions ont désormais leur rayon végan. » Et de prévenir : « Il y aura d’autres vidéos [de L214]. Les filières viande mettent beaucoup d’argent pour communiquer, et endormir le consommateur. »