Mésentente cordiale
Revenu universel, laïcité, environnement, robots... Manuel Valls et Benoît Hamon ont confronté leurs idées lors du débat de l’entre-deux-tours. Les électeurs trancheront dimanche dans les urnes.
Il n’a pas fallu très longtemps pour que le dernier débat télévisé de la primaire de la gauche ne vire au match entre Benoît Hamon et Manuel Valls. Les candidats, qui seront départagés dimanche par les électeurs, se sont accrochés mercredi sur TF1, France 2 et France Inter à propos de la laïcité. Un thème qui parasite l’entredeux-tours : depuis lundi, Manuel Valls et ses soutiens accusent en effet Benoît Hamon d’accommodement avec l’islamisme radical.
« Il ne peut y avoir d’accommodement avec l’islamisme radical. »
Manuel Valls
Lors du débat, Manuel Valls a tout d’abord expliqué qu’il « ne prête aucune intention » à son concurrent. Il a cependant accusé l’entourage de Benoît Hamon d’« ambiguïtés » en évoquant une réunion que l’un de ses porte-parole a tenue avec le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF). Quand le porte-parole de Benoît Hamon, Alexis Bachelay, organise avec le CCIF un événement contre l’état d’urgence, « alors, oui, il y a des ambiguïtés », a lancé Manuel Valls. L’ex-Premier ministre a aussi jugé qu’« il ne peut y avoir le moindre accommodement [avec l’islamisme radical] », arguant qu’« il faut être capable d’y répondre par un combat très déterminé ». Benoît Hamon a quant à lui dénoncé les manipulations à l’oeuvre dès que l’on évoque la laïcité. « La droite et l’extrême droite sont en train d’utiliser la laïcité comme un glaive contre nos compatriotes musulmans qui n’ont rien à voir avec l’islam radical, qui doit être combattu avec la dernière énergie, et qui se sentent directement impactés par le discours politique et la stigmatisation dont ils font l’objet », a lancé le candidat. L’ancien Premier ministre a enfin précisé que sa laïcité, c’est celle des [féministes] « Caroline Fourest ou Elisabeth Badinter ». Au premier tour de la primaire de la gauche, Benoît Hamon a devancé de cinq points Manuel Valls. Le second tour de cette consultation aura lieu dimanche. Le vainqueur portera les couleurs du PS à la présidentielle.