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Annie Lafleur remporte le Prix du Festival de la poésie de Montréal

- Élise Jetté

Le Festival de la poésie de Montréal a décerné son Prix francophon­e interna‐ tional, à la poète québé‐ coise, Annie Lafleur, pour son recueil Puberté (Le Quartanier).

C’est le plus grand hon‐ neur de ma vie, souffle la poète, en entrevue. C’est aussi le premier prix de ma carrière. On n’écrit pas pour avoir des prix. Écrire est un travail de solitude. La pre‐ mière chose qui est appa‐ rente c’est la reconnaiss­ance des pairs.

Le recueil Puberté, paru en septembre 2023, est un projet qu’elle couvait depuis longtemps et pour lequel elle ressentait le besoin d’at‐ tendre. Il fallait que j’arrive à maturité dans ma création et mes émotions, explique-telle. La métamorpho­se est un angle que j’ai souvent ex‐ ploré. Cette fois, c’est dans le corps et les pulsions d’en‐ fance qu'elle se manifeste, en partant de mon histoire et de celle d’une amie.

Pour arriver à une écri‐ ture suffisamme­nt sensible, l’écrivaine s’est placée dans un état de retour en arrière. Plus le livre avançait, plus je reculais en moi dans les sou‐ venirs et les instants, dit-elle.

En résulte, selon elle, une forme de scintillem­ent, de vi‐ talité, une écriture organique et vivante.

À travers les jeux d’en‐ fants et les décors de sa jeu‐ nesse, on se plonge à la fois dans le réel et dans ce qui est façonné par l’imaginaire dé‐ coulant du souvenir lointain.

Aller un peu plus loin grâce à la poésie

Annie Lafleur se réjouit de faire partie d’un milieu en constante évolution, le milieu poétique se réinventan­t d’une décennie à l’autre, croit-elle.

Il y a des moments d’éclat, de bourgeonne­ment, rap‐ porte la poète. La poésie québécoise est très singu‐ lière et je crois que toutes les génération­s ont envie d’ex‐ plorer différente­s formes et de laisser s’élever de nou‐ velles voix. Pour elle, la poé‐ sie d'ici se distingue égale‐ ment par une absence de codes précis.

C’est dans l’appropriat­ion de la langue qu’on verra les distinctio­ns. C’est un métis‐ sage d’influences, à la fois du territoire, de l’intime, des écrits européens et améri‐ cains. J’aime beaucoup quand les poètes se rap‐ prochent de ce qui est pal‐ pable, qu’on puisse toucher à ce qui est dit dans le poème.

Annie Lafleur

Annie Lafleur travaille ac‐ tuellement sur une pro‐ chaine oeuvre qui devrait prendre la forme d’un roman. Je disais que je reculais de plus en plus en moi pour écrire Puberté. J’ai continué ce mouvement-là, soutientel­le. Je recule jusqu’à mes an‐ cêtres maternelle­s. Je m’inté‐ resse aux voix de ma grandmère et de mon arrièregra­nd-mère maternelle­s. Je veux que leurs voix me par‐ viennent même si je ne les ai pas vraiment connues.

La prose, le récit et le ro‐ man devraient s’entrecrois­er dans ce prochain livre d’An‐ nie Lafleur qui écrit avec un souffle renouvelé. Puberté m’a ouvert le coeur, affirme-telle.

Marché de la poésie

Le Festival de la poésie de Montréal (FPM) se poursuit

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