Le concert de Sons of Maxwell à Timmins, une histoire de famille... à plusieurs niveaux
Jimmy Chabot, Cédric Lizotte Le duo familial Sons of Maxwell donnait, samedi soir, un concert exclusif. Le groupe originaire de Tim‐ mins était accompagné sur scène de l'orchestre sym‐ phonique de sa ville natale. Or, il ne s'agissait pas des seuls musiciens à se pro‐ duire en famille ce soir-là.
Trois générations d'une même famille faisaient partie du pupitre de violoncelles. Jé‐ rémi Martin, 15 ans; son père Iain; et sa grand-mère Sylvia, 92 ans, jouaient en tutti pour accompagner les chansons folk de Sons of Maxwell.
La famille Martin repré‐ sente donc l’aînée et le cadet de tous les membres de l’or‐ chestre symphonique.
Les frères Carroll, Don et Dave, sont les leaders de Sons of Maxwell. Le groupe est établi à Halifax depuis plusieurs années. La pré‐ sence des Martin a suscité leur admiration, eux qui cu‐ mulent près de 30 ans de carrière.
On ne voit pas ça souvent, encore moins en évoluant tous dans la même section, lance Dave.
Le chef d'orchestre Joshua Woods a donc les trois Mar‐ tin à sa droite lorsqu'il est à son poste de conducteur. Il qualifie la situation de très unique. Il souligne que tous les membres de l'orchestre communautaire sont béné‐ voles, ce qui facilite de tels exploits.
En fait, ce n'était pas la première fois que l'orchestre local accompagnait Sons of Maxwell - loin de là.
Un groupe marquant pour Jérémi
Pour moi, c’est très spé‐ cial, pas seulement de jouer dans l'orchestre, mais de jouer en famille, dit Jérémi, qui fréquente les corridors de l’École secondaire catho‐ lique Thériault. C'est dans l'auditorium de cette école qu'avait lieu le concert, sa‐ medi soir.
Depuis son jeune âge, il assiste à des spectacles de l’Orchestre symphonique de Timmins.
Il se souvient que, tout jeune, il faisait tout pour imi‐ ter son père.
J’arrivais à la maison [après le concert] puis je pre‐ nais le violon de ma soeur puis je le mettais entre mes jambes, puis je commençais à jouer.
Jérémi Martin
Pendant des années, Sons of Maxwell ont offert des concerts de Noël accompa‐ gnés de l'Orchestre sympho‐ nique de Timmins. En fait, Jé‐ rémi affirme que ces spec‐ tacles du temps des Fêtes sont les premiers auxquels il a assistés.
Il y a toute une génération qui a grandi avec nos spec‐ tacles, précise Dave Carroll. Ce soir, il y avait dans la sec‐ tion des cordes [de l'or‐ chestre] des personnes qui faisaient partie de nos petits groupes de violoneux, cer‐ tains qui avaient 4 ans, lorsque nous avons com‐ mencé à faire des spectacles de Noël [il y a toutes ces an‐ nées].
Une chanson pour papa
Dave, Don et leurs pa‐ rents sont maintenant tous établis à Halifax, en NouvelleÉcosse.
Et si le groupe se nomme Sons of Maxwell, c'est parce que le père de Dave et Don se prénomme, évidemment, Maxwell.
Maxwell et sa femme Sha‐ ron n'auraient certainement pas manqué l’opportunité de voir leurs deux garçons jouer avec l’Orchestre sympho‐ nique de leur ville natale. Un spectacle comme celui-là, c’est un moment fort dans une carrière, peu importe avec quel orchestre sympho‐ nique, fait remarquer Dave.
Mon père a 81 ans main‐ tenant. Il en a plus derrière lui que devant, ajoute son frère, Don.
On a tous pris l’avion, les trois ensemble, mon père, Don et moi. Notre mère avait pris un vol une semaine plus tôt, complète Dave.
Monsieur et Madame Car‐ roll étaient assis dans la pre‐ mière rangée en plein centre, ne voulant rien manquer de l'action. Leur mère chantait chacune des chansons.
Après l’intermission, les frères avaient réservé tout un cadeau à leur père en repre‐ nant sa composition Closing The Mine, au sujet de la fer‐ meture de la mine McIntyre.
Une pièce qu'ils avaient enregistrée sur leur premier album il y a plus de 30 ans, mais avaient rarement jouée depuis.
Notre père plaisante tou‐ jours : "Vous devez faire ma chanson Closing The Mine! Vous devez la faire!" Et il nous l'a encore répété avant le spectacle, ne sachant pas qu’on la ferait avec l’or‐ chestre. C'était vraiment émouvant de le voir dans la première rangée, sans mots, relate Dave Carroll.
Un public charmé
À Timmins, les spectacles de l'Orchestre symphonique font courir les foules.
Pour moi, c'est un vrai ca‐ deau. C'est super bon d'en‐ tendre les musiciens, les jeunes comme les plus vieux. Des familles au complet viennent les voir, indique Chantal Delorme, en sortant de la salle avec sa mère.
Musicienne elle-même, qu'on voit régulièrement dans les églises de la région, Chantal martèle l'importance d'avoir un orchestre sympho‐ nique dans une petite ville comme Timmins.
Je trouve que c'est d'en‐ courager les jeunes à conti‐ nuer dans la musique.
Elle ajoute qu'en décou‐ vrant la musique en bas âge, la jeunesse locale peut en‐ suite rêver de jouer leur ins‐ trument de prédilection dans l'orchestre.
C'est d'ailleurs Jérémi Mar‐ tin qui l'a invitée au spec‐ tacle, alors qu'elle faisait du remplacement à son école.
Ça m'a encouragée de sortir et il était là ce soir. Il jouait le violoncelle.
Suzanne Montigny s'était déplacée puisque la musique lui donne beaucoup d'émo‐ tions et des pensées heu‐ reuses . Elle ne cache pas qu'elle y était aussi pour re‐ trouver Sons of Maxwell, qu'elle connaît depuis qu'ils ont 13-14 ans.
De son côté, Carolle Hun‐ ter confie avoir dansé, chanté et tapé des mains dans son siège pendant tout le concert.
J'espère que ça leur a donné de l'encouragement à revenir chaque année!