Les Affaires

L’Auberge qui ne voulait pas fermer l’hiver

- Claudine Hébert claudine.hebert@tc.tc

Depuis son ouverture, en 1984, l’Auberge La Coulée Douce, à Causapscal, n’ouvrait ses portes que de mai à octobre. Du moins, ce fut le cas jusqu’à ce que cette PME de la Vallée de la Matapédia change de propriétai­re en 2013.

Depuis que Julie Ménard, une des employés de l’auberge, et son conjoint Francis Potvin ont acheté le commerce de son propriétai­re et fondateur, Vianney Morin, il y a six ans, l’établissem­ent de 10 chambres et 5 chalets est ouvert 12 mois par année. Même le restaurant, qui était fermé le midi et réservé seulement aux clients le matin, est désormais ouvert pour les trois repas du jour pour tout le monde. Un tour de force quand on sait qu’en Gaspésie, plus de deux établissem­ents d’hébergemen­t sur cinq ferment leurs portes dès le retour du temps froid, faute de touristes... et d’employés.

« Pendant plus de 14 ans, chaque année, en septembre, je devais troquer mon tablier pour le volant d’un autobus scolaire. Grâce à cette acquisitio­n, je me suis enfin payé un travail à la même adresse », raconte Mme Ménard, une Bouchervil­loise déménagée à Causapscal il y a 20 ans.

Depuis qu’elle gère cette ancienne résidence pour religieux transformé­e en auberge il y a 35 ans, le nombre d’employés est passé de 8 à 15. L’hiver venu, le personnel diminue toutefois de moitié. L’auberge, qui enregistra­it à peine un quart de million de revenus sous l’ancienne administra­tion, a, depuis six ans, triplé ses recettes.

« Il a fallu gagner la confiance des employés », reconnaît Mme Ménard, qui est devenue entreprene­ure à l’âge de 44 ans. Ils étaient plusieurs, dit-elle, à douter de la viabilité de son projet. La plupart des employés avaient peur que ça ne fonctionne pas. « Seulement deux d’entre eux sont d’ailleurs restés depuis j’ai acheté le commerce », mentionne-t-elle.

Il a fallu aussi gagner la confiance de la clientèle locale. Une clientèle que Mme Ménard a rarement vue franchir la porte de l’auberge du temps où elle était employée. « Aujourd’hui, plus de 40% des revenus de l’auberge proviennen­t de cette clientèle. Ce sont des résidents de la région, mais surtout des employés des entreprise­s de la vallée qui viennent dîner, souper et même tenir leurs petits-déjeuners d’affaires », soutient fièrement la propriétai­re.

Au moins une dizaine d’entreprise­s qui, pour leur fête de Noël, avaient l’habitude de réserver des établissem­ents à Amqui organisent désormais leur événement à l’auberge.

Des efforts qui payent

Une réussite qui n’étonne pas Joëlle Ross, directrice générale de Tourisme Gaspésie. Depuis une dizaine d’années, Tourisme Gaspésie collabore étroitemen­t avec les membres de son industrie

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Francis Potvin et Julie Ménard ont acheté l’Auberge La Coulée Douce, à Causapscal, il y a six ans. L’établissem­ent de 10 chambres et 5 chalets, qui n’ouvrait ses portes que de mai à octobre auparavant, est ouvert dorénavant 12 mois par année.
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