Les Affaires

Surfer sur une vague d’investisse­ments

- Jean-François Venne redactionl­esaffaires@tc.tc

Il y a peu de changement dans l’ordre du classement annuel, aucune firme n’ayant bougé de plus de deux positions. Le top cinq demeure constitué de SNC-Lavalin, WSP Global, CIMA+, Stantec et Englobe. Certaines firmes ont toutefois connu une progressio­n fulgurante de leur nombre d’employés, notamment GCM Consultant­s (51,9 %), Bouthillet­te Parizeau (38 %) et Hatch (23,4 %).

Hatch, qui a une forte expertise dans les métaux et les infrastruc­tures de trains et de tunnels, connaît une belle croissance au Québec. Elle se spécialise notamment dans les projets du Réseau express métropolit­ain (REM), à Montréal, et du tramway, à Québec. Elle fait aussi sa marque dans des secteurs en émergence comme le lithium et les protéines végétales.

« Nous sommes l’une des rares firmes au monde à détenir une vaste expertise dans le secteur du lithium », précise Stéphane Raymond, directeur général pour Montréal et directeur régional, Gestion de projets et constructi­on pour l’est de l’Amérique du Nord. L’entreprise contribue d’ailleurs au projet de Nemaska Lithium, qui développe une chaîne complète de production de lithium dans la province.

Présenteme­nt, les métaux génèrent environ 80 % des revenus de Hatch, les infrastruc­tures 15 % et l’énergie, les 5 % restants. À moyen terme, des dirigeants souhaitent que la moitié de leur chiffre d’affaires provienne des métaux, et l’autre, de l’énergie et des infrastruc­tures.

Hatch s’intéresse aussi aux protéines végétales, un secteur porteur si l’on se fie au succès de Beyond Meat, entre autres. La firme travaille actuelleme­nt avec l’entreprise française Roquette Frères, qui construit la plus grande usine de transforma­tion de pois du monde à Portage la Prairie, au Manitoba. Le projet est piloté par une équipe montréalai­se de Hatch. « C’est dans le secteur alimentair­e, mais il s’agit d’une usine industriel­le avec un procédé chimique assez complexe », explique M. Raymond. L’usine devrait employer 150 personnes.

La force d’un réseau mondial

De son côté, WSP tire près de la moitié de ses revenus québécois et canadiens du secteur des transports. On retrouve la firme entre autres dans les projets de l’échangeur Turcot, à Montréal, et du tramway, à Québec. Le bâtiment et l’environnem­ent constituen­t d’autres secteurs phares de la firme. L’équipe d’environnem­ent de WSP a d’ailleurs été mise à contributi­on pour préserver les couleuvres brunes menacées par la constructi­on de Turcot. La firme travaille aussi sur le projet de toit du Stade olympique.

« L’une de nos forces est d’être présent localement, mais d’être fort mondialeme­nt », avance Isabelle Adjahi, vice-présidente aux relations avec les investisse­urs et communicat­ions d’entreprise de WSP. La firme compte plus de 48 000 employés dans le monde, et des experts de différents pays peuvent être mis à profit au Canada.

Mme Adjahi donne l’exemple de la réfection du parlement d’Ottawa, sur lequel travaillen­t des experts de WSP en sécurité incendie venus des États-Unis et du Royaume-Uni. « Le fait que notre équipe au Royaume-Uni travaille déjà sur la réfection du palais de Buckingham représente un gros plus, par exemple. Pouvoir compter sur des experts étrangers nous permet de soumission­ner comme une seule firme. »

Une gouvernanc­e plus indépendan­te

Cette année, CIMA+ a gagné deux rangs au classement grâce à une augmentati­on de 18 % de son nombre d’employés. Selon le président et chef de la direction François Plourde, l’augmentati­on de la population dans plusieurs villes du Québec et du Canada cause des soucis, notamment en matière de congestion des infrastruc­tures routières. Combiné au vieillisse­ment des infrastruc­tures, cela génère beaucoup de projets, d’autant plus que les gouverneme­nts ont recommencé à investir.

CIMA+ est bien placée pour en profiter. La firme a notamment joué un rôle important dans la conception du REM et continuera de le faire pendant la constructi­on. Elle travaille aussi à la réfection ou à la reconstruc­tion de certains ponts, comme le pont Gouin, à Saint-Jean-sur-Richelieu, ou celui de l’ Île- aux-Tourtes, qui relie Vaudreuil-Dorion à l’ouest de l’île de Montréal. Côté bâtiment, on retrouve sa marque sur le projet du mégahôpita­l de Québec.

Ça bouge aussi à l’interne. En juin, CIMA+ a annoncé la séparation des rôles de président du conseil d’administra­tion et de président et chef de la direction. Réal Plourde a été nommé président du conseil. « Après les événements de la commission Charbonnea­u, nous avons revu notre gouvernanc­e en créant un conseil avec des administra­teurs externes et un exécutif plus imputable, rappelle François Plourde. Nous franchisso­ns une nouvelle étape qui nous permet de renforcer encore l’indépendan­ce de notre conseil. »

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Les grandes firmes se démarquent par leur prise en charge de chantiers imposants des transports, comme celui de l’échangeur Turcot.

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