Une intervention trop musclée, selon la mère
Même si elle n’excuse pas le geste de son fils, la mère du jeune adolescent arrêté par les policiers lors d’un rassemblement à Charlesbourg vendredi soir ne comprend toujours pas pourquoi les patrouilleurs ont utilisé « une telle force sur un adolescent de 15 ans ».
« C’est encore un enfant. Je n’excuse pas ce qu’il a fait, il n’aurait pas dû rester devant la voiture de police, mais de là à foncer sur lui en auto et de le ramasser comme ça ensuite ? Ça n’a aucun bon sens », dénonce la mère du jeune homme, Joanie Savard-auger.
L’attroupement de quelques centaines de jeunes a tourné au vinaigre vendredi.
En plus de se faire poivrer, son fils, William Auger-hamel, a été arrêté par quatre policiers qui sont intervenus simultanément avec force afin de le maîtriser en l’agrippant par son casque de cyclomoteur et en tirant sa tête vers l’arrière.
« Il a seulement 15 ans. Il fait 5 pieds 4 et pèse 130 livres. Est-ce que c’était vraiment nécessaire d’intervenir à quatre ? [...] Les policiers ont dit que c’était ça ou qu’ils lui cassaient le bras », ajoute sa mère.
Au lendemain des événements, il gardait d’ailleurs de nombreuses séquelles apparentes, dont plusieurs égratignures et ecchymoses, notamment au niveau de la tête et du dos.
LE SPVQ MALHONNÊTE, SELON LUI
Selon le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ), le jeune William aurait délibérément décidé de confronter directement les policiers en bloquant le passage du véhicule de patrouille et en allant jusqu’à appuyer son cyclomoteur sur le devant du véhicule.
Il est toutefois possible de voir, dans plusieurs vidéos, que les patrouilleurs foncent plutôt sur le jeune au point de les renverser, son cyclomoteur et lui.
« Ils disent que je bloquais le chemin quand j’étais déjà là et que c’est eux qui sont venus se mettre devant moi. Ils avaient de la place pour passer de chaque côté et ils ont volontairement décidé de foncer sur moi », se défend William Auger-hamel.
Le jeune homme s’est ensuite dirigé du côté conducteur pour frapper la vitre de la voiture et insulter les policiers avant que ceux-ci ne sortent du véhicule pour le mettre en état d’arrestation pour entrave au travail d’un agent de la paix. Il a finalement été libéré un peu plus tard et il est retourné à la maison.
AGISSEMENTS DÉNONCÉS
Mme Savard-auger a mentionné à de multiples reprises qu’elle ne cautionnait en aucun cas les gestes posés par son fils.
Elle croit toutefois que la force utilisée par les policiers était excessive.
« C’est certain qu’on va porter plainte parce qu’il ne peut pas se reproduire des incidents comme ça avec d’autres jeunes », a-t-elle indiqué.