Le Journal de Quebec

L’ex-bras droit de Paul Mukendi aura un casier judiciaire

- PIERRE-PAUL BIRON

L’ex-bras droit de Paul Mukendi, coupable d’avoir brisé une ordonnance protégeant l’identité de la victime du pasteur durant une célébratio­n de l’église Parole de Vie, n’évitera pas un casier judiciaire comme il l’aurait espéré.

En pleine célébratio­n diffusée à « des milliers de fidèles de l’église Parole de Vie », Cédric Malayi avait identifié la victime du pasteur Paul Mukendi le 22 août 2021, alors qu’une ordonnance de la cour l’interdisai­t. Le pasteur avait été reconnu coupable et condamné à une peine de huit ans pour agression sexuelle sur la femme.

Hier, la juge Marie-claude Gilbert a rappelé l’importance de ces ordonnance­s dans notre système judiciaire.

« Il est primordial de voir au respect des ordonnance­s des tribunaux pour encourager les victimes potentiell­es à sortir de l’ombre », a rappelé la magistrate en imposant à Cédric Malayi un sursis de sentence, assorti d’une probation de deux ans.

Cette peine imposera donc à l’ancien bras droit de

Mukendi un casier judiciaire, ce qu’il souhaitait éviter. Son avocate, Me Sophie Dubé, avait en effet plaidé pour l’octroi d’une absolution conditionn­elle à un don.

MESURE DE PROTECTION

La juge Gilbert a souligné qu’une telle peine aurait eu pour effet une perte de confiance du public dans le système judiciaire, précisant toutefois qu’il ne s’agissait pas là d’une « mesure de censure sociale », mais bien d’un rappel de l’importance des ordonnance­s de protection.

« La peine doit porter le message que ceux qui défient ces ordonnance­s seront poursuivis et punis pour que cesse cette défiance. [...] En dénonçant le pasteur, la victime devait pouvoir compter sur la protection de son identité », a insisté la magistrate.

En plus de la probation de deux ans, assortie de conditions diverses, Cédric Malayi devra également verser un don de 1500 $ à un organisme de protection des femmes.

En terminant la lecture de sa décision, la juge Gilbert a souhaité la meilleure des chances à la victime, saluant son courage d’avoir dénoncé son agresseur, Paul Mukendi et d’avoir affronté le ressac venu après le bris d’ordonnance de Cédric Malayi.

SECTE

Lors des observatio­ns sur la peine à lui imposer, Cédric Malayi avait vidé son sac quant à son ancienne Église, décrivant le ministère de Paul Mukendi comme une secte menée par un gourou.

« [Il] y a des abus de pouvoir, de la manipulati­on, du contrôle, des gens qui sont ruinés financière­ment », avait confié l’homme qui a travaillé dix ans avec Mukendi, toujours en fuite en République démocratiq­ue du Congo.

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CÉDRIC MALAYI Bras droit de Paul Mukendi

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