Le fiasco OBJ
C’est terminé pour le receveur Odell Beckham avec les Browns. En fait, il faudrait plutôt dire que ça n’a jamais vraiment commencé.
Dès que l’équipe a fait son acquisition dans une méga transaction avec les Giants en mars 2019, il était facile de percevoir que la situation ne faisait pas son bonheur.
Beckham était à cette époque le receveur le plus en vue de la ligue et dans le marché de New York, il obtenait une visibilité monstrueuse.
Cleveland, ce n’est pas la Grosse Pomme, c’est une évidence. On ne parle clairement pas des mêmes opportunités commerciales, même si le quart-arrière Baker Mayfield s’en tire bien à ce chapitre.
Cleveland a beau être un superbe marché de football doté de partisans passionnés, Beckham n’a jamais paru se sentir à sa place.
PAS INVESTI
Dès les premiers entraînements printaniers, il a placé sa petite personne devant l’équipe. Il y avait toute une relation à construire avec le quart-arrière
Baker Mayfield. Parfois, la pâte lève rapidement, mais ce n’est pas toujours le cas, surtout avec un jeune pivot. Il faut des semaines, voire des mois, dans quelques cas, pour développer une réelle symbiose entre un quart-arrière et son receveur de choix.
Pourtant, Beckham s’était présenté une seule petite journée, puis était reparti chez lui. Pas de temps à perdre à Cleveland ! Dès cet instant, on l’a senti plus ou moins investi dans la cause des Browns.
Ce type de joueur, qui finit toujours par allumer un feu, fait passer son ego démesuré devant le bien collectif. Au fil des ans, ses crises du bacon quand il n’a pas le ballon sont devenues plus fréquentes que ses attrapés spectaculaires, et même à ses plus belles années chez les Giants.
PRODUCTION DÉCEVANTE
Beckham et Mayfield n’ont jamais cliqué. Quand le receveur étoile s’est trouvé sur le terrain, le quart-arrière a complété 60 % de ses passes, contre 66 % quand il n’y est pas. Il n’a finalement lancé que sept passes de touchés à Beckham, contre 10 interceptions quand il ciblait son receveur.
Bref, ça n’a jamais fonctionné et ce n’est pas parce que Beckham est devenu un mauvais joueur. Mayfield a certainement sa part du blâme aussi. Sauf que personne ne pourra reprocher à Mayfield de ne pas s’être entièrement voué à son équipe.
QUEL AVENIR ?
À ses trois premières années à New York, Beckham a dominé avec 288 réceptions pour 4122 verges et 35 touchés. Il a joué 43 matchs sur 48.
Depuis, son étoile a pâli. À ses cinq saisons suivantes, incluant ses deux dernières avec les Giants, il n’a participé qu’à 45 rencontres sur 68 et sa production a chuté à 216 réceptions pour 2940 verges et 16 touchés.
Est-ce possible qu’il ait finalement été une étoile filante ? Probablement pas, il a trop de talent.
Possiblement qu’un changement d’air lui fera retrouver ses ailes. Peu importe, dans deux, trois ou quatre ans, il redeviendra probablement l’enfant qui chigne parce qu’il n’a pas assez de bonbons.
Que l’équipe qui le réclamera au ballottage se le tienne pour dit.