Le Journal de Quebec

Le fiasco OBJ

- Stéphane Cadorette stephane.cadorette @quebecorme­dia.com

C’est terminé pour le receveur Odell Beckham avec les Browns. En fait, il faudrait plutôt dire que ça n’a jamais vraiment commencé.

Dès que l’équipe a fait son acquisitio­n dans une méga transactio­n avec les Giants en mars 2019, il était facile de percevoir que la situation ne faisait pas son bonheur.

Beckham était à cette époque le receveur le plus en vue de la ligue et dans le marché de New York, il obtenait une visibilité monstrueus­e.

Cleveland, ce n’est pas la Grosse Pomme, c’est une évidence. On ne parle clairement pas des mêmes opportunit­és commercial­es, même si le quart-arrière Baker Mayfield s’en tire bien à ce chapitre.

Cleveland a beau être un superbe marché de football doté de partisans passionnés, Beckham n’a jamais paru se sentir à sa place.

PAS INVESTI

Dès les premiers entraîneme­nts printanier­s, il a placé sa petite personne devant l’équipe. Il y avait toute une relation à construire avec le quart-arrière

Baker Mayfield. Parfois, la pâte lève rapidement, mais ce n’est pas toujours le cas, surtout avec un jeune pivot. Il faut des semaines, voire des mois, dans quelques cas, pour développer une réelle symbiose entre un quart-arrière et son receveur de choix.

Pourtant, Beckham s’était présenté une seule petite journée, puis était reparti chez lui. Pas de temps à perdre à Cleveland ! Dès cet instant, on l’a senti plus ou moins investi dans la cause des Browns.

Ce type de joueur, qui finit toujours par allumer un feu, fait passer son ego démesuré devant le bien collectif. Au fil des ans, ses crises du bacon quand il n’a pas le ballon sont devenues plus fréquentes que ses attrapés spectacula­ires, et même à ses plus belles années chez les Giants.

PRODUCTION DÉCEVANTE

Beckham et Mayfield n’ont jamais cliqué. Quand le receveur étoile s’est trouvé sur le terrain, le quart-arrière a complété 60 % de ses passes, contre 66 % quand il n’y est pas. Il n’a finalement lancé que sept passes de touchés à Beckham, contre 10 intercepti­ons quand il ciblait son receveur.

Bref, ça n’a jamais fonctionné et ce n’est pas parce que Beckham est devenu un mauvais joueur. Mayfield a certaineme­nt sa part du blâme aussi. Sauf que personne ne pourra reprocher à Mayfield de ne pas s’être entièremen­t voué à son équipe.

QUEL AVENIR ?

À ses trois premières années à New York, Beckham a dominé avec 288 réceptions pour 4122 verges et 35 touchés. Il a joué 43 matchs sur 48.

Depuis, son étoile a pâli. À ses cinq saisons suivantes, incluant ses deux dernières avec les Giants, il n’a participé qu’à 45 rencontres sur 68 et sa production a chuté à 216 réceptions pour 2940 verges et 16 touchés.

Est-ce possible qu’il ait finalement été une étoile filante ? Probableme­nt pas, il a trop de talent.

Possibleme­nt qu’un changement d’air lui fera retrouver ses ailes. Peu importe, dans deux, trois ou quatre ans, il redeviendr­a probableme­nt l’enfant qui chigne parce qu’il n’a pas assez de bonbons.

Que l’équipe qui le réclamera au ballottage se le tienne pour dit.

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PHOTO AFP Cette saison, Odell Beckham a été le receveur le plus ciblé des Browns, à 34 reprises. Pourtant, il ne montre que 17 réceptions, pour 323 verges et aucun touché.
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