D’autres féminicides sont craints en Afghanistan
La découverte des corps de quatre Afghanes, hier, fait craindre le pire
La découverte de quatre femmes assassinées en Afghanistan, hier, fait craindre le pire pour les Afghanes, dont la sécurité est mise à mal depuis le retour de la charia.
Depuis l’arrivée au pouvoir des talibans en Afghanistan et de la charia – un code de conduite fixant des droits, des règles et des interdits stricts – de nombreux intervenants à travers le monde disaient craindre pour la sécurité des Afghanes.
« Ce qui est étonnant, c’est qu’on n’en rapporte pas davantage [de féminicides], lance le politologue et chroniqueur au Journal, Loïc Tassé. Il y en a probablement bien plus que ça, mais il y a très peu de journalistes étrangers qui peuvent rapporter l’information ».
Hier, un porte-parole taliban a confirmé le meurtre de quatre femmes de Mazar-i-sharif, au nord de Kaboul, d’après L’AFP. L’une d’entre elles, Frozan Sanfi, était une activiste pour le droit des femmes bien connue dans la région.
Selon les informations récoltées par l’agence de presse, elles seraient montées dans une voiture censée les amener à l’aéroport pour quitter le pays, avant d’être retrouvées mortes deux jours plus tard.
PIRE QU’AVANT ?
Même si les talibans ont affirmé avoir arrêté deux suspects dans cette affaire, niant être impliqués, les meurtres de femmes ne cesseront pas pour autant sous ce nouveau régime, prédit M. Tassé.
« Ils ont un programme qui consiste à revenir au statu quo d’avant la guerre, où les femmes étaient persécutées. Les talibans n’ont pas changé ! », affirme-t-il.
Des journalistes qui ont couvert des manifestations pour le droit des femmes, auxquelles des combattants talibans ont coupé court, ont d’ailleurs été menacés d’emprisonnement.
La situation pourrait même être bien pire qu’avant l’occupation des alliés en Afghanistan. Le régime ne craint plus d’être envahi, comme c’était le cas il y a 20 ans.
DE L’INTÉRIEUR
L’occupation de l’afghanistan pendant deux décennies a coûté des milliers de milliards de dollars et des centaines de milliers de vies humaines.
Et pourtant, tout ce qui a pu être gagné en termes de conditions de vie et de droits de la personne s’est envolé avec le départ des troupes des alliés. L’exode de milliers d’afghans depuis montre bien l’ampleur de la situation.
Le seul espoir de changement réside dans l’effondrement actuel des différentes institutions de l’état qui générera un mécontentement généralisé dans la population, estime M. Tassé. « L’évolution doit venir de l’intérieur [et elle ne surviendra que] lorsqu’ils atteindront le fond du baril. »