Plainte pour négligence criminelle envers des aînés
Le PDG du Conseil pour la protection des malades, Paul Brunet, a porté plainte à la Sûreté du Québec pour négligence criminelle envers des personnes âgées décédées dans des conditions « atroces » en CHSLD lors de la première vague de COVID-19.
Au quatrième jour des audiences du volet national de la gestion de la crise de COVID-19 dans les milieux d’hébergement pour aînés, M. Brunet a indiqué qu’il tenait responsables le directeur national de santé publique, Horacio
Arruda, ainsi que la ministre de la
Santé de l’époque, Danielle Mccann, pour les « milliers de morts au Québec ».
Selon lui, ces décès auraient pu être évités, si les autorités avaient commencé à « dépister, isoler et traiter les personnes hébergées âgées plus tôt », a-t-il mentionné à la coroner Géhane Kamel, au palais de justice de Québec.
M. Brunet n’y est pas allé de main morte dans ses critiques envers le gouvernement, pour son « inaction » dans les CHSLD au début de la crise.
« IGNORÉES ET SACRIFIÉES »
« Ces personnes ont été ignorées, abandonnées, sacrifiées, par les autorités. Comme si on avait voulu protéger la population bien portante et qu’on avait fait payer le prix aux vieux », a-t-il témoigné, la voix nouée par l’émotion. « On ne saura jamais qui est mort de quoi en CHSLD et en RPA, du moins pendant la première vague », a-t-il poursuivi.
En point de presse pour la première pelletée de terre du nouveau pavillon de l’hôtel-dieu, à Lévis, l’ancienne ministre de la Santé, Danielle Mccann, a admis qu’elle n’avait pas été informée du dépôt d’une plainte la visant. « C’est un événement crève-coeur de notre société au Québec, on peut le dire. Il y a des enquêtes qui se font actuellement. Il y a l’enquête de la coroner, il y a l’enquête de la commissaire à la santé et au bienêtre. Je pense qu’il faut laisser ces deux instances faire leur travail [...] », a-t-elle ensuite répondu.
La porte-parole de la Sûreté du Québec, Hélène Nepton, a pour sa part confirmé qu’une plainte avait bel et bien été déposée en ce sens par M. Brunet et qu’elle était présentement « en analyse ».
Par ailleurs, M. Brunet a confié avoir reçu une centaine de plaintes au Conseil pour la protection des malades de la part de familles de résidents lors de la première vague de COVID-19, notamment pour « le manque de nouvelles » sur l’état de santé de leur proche, « les mauvais soins ou aucun soin » et « l’annonce cavalière » de leur décès.