DENIS CODERRE
Où étiez-vous quand vous avez appris l’ampleur des attentats du 11 Septembre ?
« J’étais en visite à Hamilton comme secrétaire d’état aux Sports amateurs […] afin de faire une annonce pour le Championnat du monde de cyclisme. Pendant l’annonce, le premier avion a foncé sur les tours du World Trade Center et nous avons arrêté la conférence de presse. C’était irréel. Je devais me rendre à Ottawa, car nous avions été convoqués pour un possible cabinet de guerre. On m’a demandé de me tenir prêt et de rentrer. Comme tous les transports publics étaient arrêtés pour des raisons de sécurité, j’ai dû m’y rendre en voiture. […] Entre-temps, un avion s’est écrasé près du Pentagone. »
Quelle a été votre réaction ?
« Stupéfaction, consternation, colère devant l’horreur. Surtout, je craignais le tsunami d’intolérance qui risquait de déferler sur certains de nos concitoyens. Je m’attendais au pire. Nous devions plus que jamais nous serrer les coudes et protéger nos valeurs et notre vivre-ensemble. Nous perdions notre innocence et la proximité de l’attentat faisait prendre conscience à plusieurs que le “pas chez nous” était désormais chose du passé. »
En quoi cela a-t-il changé votre vie ?
« Avec mon poste au sein du gouvernement canadien, j’étais aux premières loges. Quelques mois après les attentats, le premier ministre Jean Chrétien m’a nommé ministre de la Citoyenneté et de l’immigration. Dès le début de mon mandat, j’ai évoqué le concept du vivre-ensemble ainsi que l’équilibre entre l’ouverture et la vigilance. […] Depuis ce temps, peu importe mes engagements politiques, je consacre mes énergies à préserver ce vivreensemble. »