Le Journal de Quebec

Ah si j’avais eu le courage d’écraser à temps!

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia..co

Jadis il était souvent question dans votre Courrier de la cigarette que plusieurs voulaient voir disparaîtr­e de nos vies, alors que d’autres blâmaient le gouverneme­nt de leur limiter au maximum les lieux pour en griller une. Je faisais partie du deuxième groupe. Je fumais depuis mon adolescenc­e sans aucune envie d’arrêter.

Par contre, alors que je lisais les propos d’une lectrice qui disait avoir fumé depuis aussi longtemps que moi et être en voie de sevrage par sa seule volonté, ça m’avait fouettée. Si elle avait cette volonté, il n’y avait aucune raison que je ne sois pas capable de faire pareil. J’ai essayé, mais je n’ai tenu que quelques semaines tant je grimpais dans les rideaux pour un rien et que je passais mon temps la tête dans le frigo à la recherche de quelque chose à grignoter.

Mes proches avaient trouvé triste que je recommence à fumer, mais c’était plus fort que moi, je ne pouvais pas m’en passer. Vous devez bien vous demander où je m’en vais avec le récit de ma pauvre vie de « dépendante au tabac » ?

J’ai pris ma retraite en septembre 2020, heureuse de pouvoir profiter de la vie. Et bang, le terrible verdict m’est tombé dessus la semaine passée: cancer du poumon inopérable. Je suis dévastée, tout comme mon conjoint qui me rappelle à quel point il m’avait supplié d’écraser.

Comment faire pour me pardonner une aussi mauvaise décision? Comment ai-je pu demeurer insensible aux mises en garde médicales au fil des ans, moi une femme intelligen­te? Je n’ai pas de réponse, sauf celle de pleurer toutes les larmes de mon corps en espérant que les traitement­s que j’amorcerai bientôt me gardent en vie quelques années encore. Avis aux accros de la cigarette: ça n’arrive pas qu’aux autres!

Désespoir

Ce qui est passé est passé et aucune larme n’a le pouvoir d’un retour en arrière pour corriger le tir. Vous avez fait ce que vous avez cru être le mieux pour vous à cette époque, en fonction des raisons qui vous motivaient alors.

Maintenant il faut retrousser vos manches pour mettre en action votre capacité de résilience et déployer vos forces de résistance face à l’adversité. Pleurez tout votre saoul, ne vous en privez pas, mais cessez de vous accabler de reproches, car maintenant vous devez regarder vers l’avant pour favoriser en vous la naissance de dispositio­ns idéales pour viser un mieux-être accessible dans ces circonstan­ces difficiles. Bonne chance et tenez-nous au courant!

Le rapport parfois difficile des enfants avec la nourriture

Je viens de lire les propos de monsieur Gilles dans votre courrier de ce matin et ils m’ont terribleme­nt choquée. J’ai 42 ans et je suis la maman de trois merveilleu­x enfants. Laissez-moi vous dire que comme lui, on m’avait élevée à finir mon assiette quand j’étais jeune. Mais désormais, contrairem­ent à lui d’ailleurs, je suis totalement contre cette façon de faire.

Le 14 décembre dernier, j’ai subi une chirurgie bariatriqu­e ( by-pass). En ce moment, je dois apprendre à détecter les signes de satiété, une chose à laquelle on ne m’avait jamais initiée plus jeune. Désormais je sais qu’il est inconcevab­le de dire à un enfant qu’il doit terminer son assiette s’il ne veut pas être privé de dessert comme Gilles le prône. Quand l’enfant n’a plus faim, il arrête de manger. Point final!

Bien sûr le parent a un rôle à jouer pour lui apprendre à détecter son point de satiété et en reconnaîtr­e les signes. La ligne est mince entre la réalité et un caprice, mais normalemen­t quand un enfant n’a plus faim il ne réclame pas de dessert.

Julie Champagne

Je pense que vous êtes aux premières loges pour reconnaîtr­e la nécessité de donner aux enfants de bonnes habitudes alimentair­es, loin des diktats éculés d’autrefois.

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