Le Journal de Quebec

Près d’un Québécois sur deux veut protéger davantage le français

Ils jugent le projet de loi caquiste insuffisan­t pour renverser le déclin

- PATRICK BELLEROSE

Les Québécois souhaitent aller plus loin que la réforme de la Charte de la langue française proposée par le gouverneme­nt Legault, notamment en imposant la loi 101 aux cégeps, révèle un nouveau sondage.

Caquistes et péquistes se relancent à coups de sondages sur les solutions au déclin de la langue française au Québec.

Notre Bureau parlementa­ire révélait récemment que le gouverneme­nt Legault avait en poche, au moment de présenter sa réforme de la loi 101, un sondage démontrant un appui massif des Québécois aux mesures qu’il comptait annoncer.

Aujourd’hui, le PQ réplique avec son propre coup de sonde, réalisé par la firme Léger.

PRÊTS À ALLER PLUS LOIN

Les résultats confirment l’inquiétude des Québécois pour l’avenir de la langue française : 64 % de la population estime qu’il y a « actuelleme­nt un déclin de la langue française au Québec ». Cette proportion grimpe à 78 % chez les francophon­es, mais seulement 16 % des anglophone­s partagent la même préoccupat­ion.

Mais surtout, 46 % des personnes sondées estiment que le projet de loi 96, présenté par le gouverneme­nt caquiste pour réformer la Charte de la langue française, n’est pas « suffisant pour renverser la tendance du déclin du français au Québec ».

Il faut toutefois noter que 31 % des répondants ont refusé de répondre ou étaient incapables de se prononcer. À l’inverse, seulement 24 % ont confiance que le gouverneme­nt Legault pourra renverser le déclin avec sa réforme.

« MESURES PAS SUFFISANTE­S »

Pour Paul St-pierre Plamondon, ces résultats démontrent que les propositio­ns de sa formation répondent mieux aux préoccupat­ions des citoyens.

« Il n’y a que le Parti québécois qui représente ces 46 % qui pensent – à juste titre, à notre avis –, que les mesures ne sont pas suffisante­s », dit le chef péquiste.

Le PQ souhaite notamment imposer aux immigrants une connaissan­ce préalable du français, en plus d’interdire aux francophon­es et aux allophones de fréquenter un cégep de langue anglaise au Québec.

LOI 101 AU CÉGEP

Sur ce dernier point, le nouveau coup de sonde porte à 58 % le nombre de personnes qui se disent « d’accord avec l’applicatio­n de la Charte de la langue française (loi 101) aux cégeps ».

L’automne dernier, une question plus directe de la Fondation Lionel-groulx (« Réserver la fréquentat­ion des cégeps anglophone­s aux étudiants ayant fait leur secondaire en anglais ») avait récolté seulement 47 % d’appuis. Mais Paul St-pierre Plamondon estime que, entre les deux sondages, la question a fait l’objet d’un débat dans les médias. « Et, clairement, à force d’en débattre, de réfléchir, ça a un impact sur l’opinion publique », dit-il.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? Les Québécois se disent en accord, à hauteur de 58 %, avec l’applicatio­n de la Charte de la langue française aux cégeps.
PHOTO D’ARCHIVES Les Québécois se disent en accord, à hauteur de 58 %, avec l’applicatio­n de la Charte de la langue française aux cégeps.
 ??  ?? PAUL ST-PIERRE PLAMONDON
Chef du Parti québécois
PAUL ST-PIERRE PLAMONDON Chef du Parti québécois

Newspapers in French

Newspapers from Canada