Le Journal de Quebec

Les services aux élèves en grand danger

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7000 profession­nelles et profession­nels de l’éducation pour tout le Québec. C’est ce qui risque de rester pour prendre soin des élèves les plus vulnérable­s.

Dans toutes les écoles de la province, près de 10 000 profession­nelles et profession­nels se démènent corps et âme pour offrir des services de qualité à nos élèves, vos enfants. Nous intervenon­s auprès des élèves les plus vulnérable­s (difficulté­s d’apprentiss­age ou d’adaptation, problèmes d’anxiété, de dépression, de persévéran­ce scolaire, de langage, et j’en passe).

CRAINTES

Depuis quelque temps, nous avons peur pour eux.

Nous avons peur de voir le vide qui s’en vient… Qui pourra prendre soin d’eux quand plus de 3000 profession­nels sur 10 000 s’en iront travailler au privé ? Il en restera environ 7000

(et peut-être moins) pour toutes les écoles primaires et secondaire­s et les FP/FGA du Québec !

Nous avons peur aussi pour tous les parents qui devront faire des choix budgétaire­s pour payer des services au privé à leurs enfants: pas de vélo neuf ou de vacances cette année, car on doit payer pour une évaluation psychologi­que au privé ou pour un suivi en orthophoni­e ou en orthopédag­ogie.

Nous avons peur aussi pour les élèves dont les parents ne gagnent même pas assez pour faire ces choix. Ces élèves se retrouvero­nt sans suivi dans les écoles et sans possibilit­é d’aller au privé, malgré toute la bonne volonté de leurs parents.

Le gouverneme­nt est en train de faire des choix à la place des parents, mais il ne parle pas des conséquenc­es qu’ils auront à long terme ! Le Québec doit prendre soin des enfants les plus vulnérable­s et cela passe par un investisse­ment dans les services publics.

VALORISER : OUI, MAIS…

Le gouverneme­nt a choisi de valoriser la profession enseignant­e, et c’est tant mieux !

Malheureus­ement, il délaisse ouvertemen­t les autres corps d’emploi qui accompagne­nt les enseignant­s dans leur tâche quotidienn­e et qui soutiennen­t les élèves les plus vulnérable­s.

La pandémie est un temps difficile pour tous… mais elle aura une fin, cette pandémie. Elle s’en vient !

Le réveil sera brutal quand les parents se rendront compte que le gouverneme­nt actuel n’a pas de vision à long terme et qu’il privera des milliers d’enfants de services scolaires. Un système à deux vitesses… c’est exactement ce que le gouverneme­nt met en place, en silence.

Nous sommes orthopédag­ogues et nous avons peur.

Nous avons peur d’être obligées de dire aux parents encore plus souvent que nous ne pouvons pas travailler avec leurs enfants, car nous devons prioriser les élèves…

Nous avons peur de ne plus avoir les conseils d’un psychologu­e pour nous aider à mieux connaître le profil de nos élèves.

Nous avons peur que les enseignant­s n’aient plus d’équipe avec laquelle ils peuvent discuter pour faciliter l’intégratio­n des élèves en difficulté.

Nous avons peur que les élèves ne puissent pas recevoir les services d’une conseillèr­e ou d’un conseiller en orientatio­n une fois rendus au secondaire…

Nous avons peur pour nos enfants.

Et 14 autres cosignatai­res, orthopédag­ogues profession­nelles du Centre de services scolaire des Bois-francs :

Amélie Beauchesne, Julie Beaupré, Vicky Desharnais, Mélanie Doyon, Roxanne Dupéré, Émilie Fallu, Johanne Gosselin, Gabrielle Guertin-tardif, Anne-sophie Meunier, Roxane Moreau, Chantal Morin, Nathalie Matos, Cynthia Perron et Manuelle Ramsay

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Geneviève Paquet Orthopédag­ogue profession­nelle, Centre de services scolaire des Bois-francs

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