Le Journal de Quebec

Que la vie reprenne ses droits !

- MATHIEU BOCK-CÔTÉ e Blogueur au Journal Sociologue, auteur et chroniqueu­r La réouvertur­e des restaurant­s sera un geste de confiance ! c mathieu.bock-cote @quebecorme­dia.com L @mbockcote

Nous entrons, enfin, dans une grande séquence de déconfinem­ent. La vaccinatio­n avance, d’autant que la population s’y rallie massivemen­t.

À moins du surgisseme­nt d’un variant particuliè­rement agressif brûlant tout sur son passage, nous sommes sur le chemin de la libération.

Des mesures sanitaires de prudence élémentair­e resteront probableme­nt. Mais la plupart devront progressiv­ement tomber.

RESTAURANT

Le confinemen­t généralisé de l’existence fut un temps nécessaire, mais il ne faudra jamais cesser d’y voir un geste temporaire, une mesure d’exception. Et l’heure est revenue de renouer avec la possibilit­é de la vie sociale. De permettre à chacun de sortir de sa bulle.

De revoir ses amis, sa famille, ses proches.

L’été nous le permettra.

Mais pour cela, il faut avoir le droit de se voir. Chez soi. Et ailleurs.

Par exemple, au restaurant.

Cette question revient, car elle a une grande portée symbolique. Résumons la chose ainsi : quand les restaurant­s rouvriront, la vie reprendra. Il s’agira d’un geste de confiance, marquant un avant et un après. N’oublions pas que les restaurate­urs s’étaient adaptés à la pandémie et que les salles à manger n’étaient pas des lieux d’éclosion.

Car un jour, il faut bien décider de sauter à l’eau. Nous ne pourrons garder la société sous cloche de verre éternellem­ent.

On peut imaginer la marche à suivre suivante, pour réussir une réouvertur­e intelligen­te, qui ne vire pas au bordel.

Québec pourrait commencer par la réouvertur­e des terrasses d’ici la fin du mois. Puis rouvrir les salles à manger le 24 juin.

Gardons à l’esprit que pendant tout ce temps, la vaccinatio­n progresser­a à grande vitesse. Nous devons nous déshabitue­r du confinemen­t. Oui, il est normal, en cette vie, de se voir, et de ne pas trembler de peur devant une table partagée. Sans pour autant renoncer à une saine prudence. Vivre avec le virus ne veut pas dire vivre comme si le virus n’était pas là.

Je ne suis pas favorable au passeport vaccinal à l’intérieur de nos frontières. Mais pour en sortir, quoi qu’on en pense, il me semble inévitable.

Mais supposons qu’il s’impose. Allons-y dans l’ordre : les terrasses pourraient être ouvertes à tout le monde, les salles à manger ouvertes à ceux qui présentera­ient une preuve de vaccinatio­n.

MASQUE

On le voit, il y a différente­s solutions possibles. Mais il y a urgence vitale : restaurer la possibilit­é de la vie sociale autrement que sur le mode de l’agape clandestin­e.

Quant à moi, les restrictio­ns devraient être minimales. Car dès qu’on en impose, elles tendent à s’incruster. Faut-il vraiment limiter avec une directive administra­tive le nombre de bulles familiales pouvant se rencontrer ? Peutêtre. Mais pour un temps limité. Car pour paraphrase­r la formule connue, rien n’est plus durable qu’un interdit provisoire.

Ah oui, et il serait agréable de pouvoir se rendre au restaurant sans porter le masque dans la rue. Bien franchemen­t, de toutes les mesures, celle-là est quand même absurde.

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