Le Journal de Quebec

Le réchauffem­ent menace 94 merveilles de la nature

Le changement climatique vient détrôner les espèces invasives et exogènes

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GENÈVE | (AFP) De plus en plus de chefs-d’oeuvre de la nature sont en péril – à l’instar de la Grande Barrière de corail d’australie – et c’est la faute du changement climatique, a prévenu hier l’union internatio­nale pour la conservati­on de la nature (UICN).

Ce sont désormais un tiers des 252 sites naturels classés au patrimoine mondial par L’UNESCO qui sont menacés par le changement climatique, qui détrône les espèces invasives et exogènes en tête des dangers encourus par ces espaces naturels d’exception, souligne dans son nouveau rapport L’UICN.

FACTEURS

La Grande Barrière de corail, la plus grande structure créée par des organismes vivants sur Terre – menacée par le réchauffem­ent de l’océan et son acidificat­ion – vient rejoindre la liste des sites classés « critiques », tout comme des zones protégées du Mexique dans le golfe de Californie, selon L’UICN.

Au total, ce sont désormais 94 sites qui courent des risques significat­ifs ou critiques à cause d’un certain nombre de facteurs comme le tourisme, la chasse, le feu et la pollution aquatique.

« CRITIQUE »

Environ un tiers des sites courent des risques significat­ifs et 7 % sont désormais estimés être dans un état critique, ce qui signifie « qu’ils requièrent d’urgence des mesures de conservati­on supplément­aires et à une grande échelle » pour pouvoir être sauvés.

Le changement climatique constitue un risque très élevé ou élevé pour 83 de ces merveilles de la nature.

Ce rapport « révèle les transforma­tions que provoque le changement climatique sur ces sites naturels classés, de la fonte des glaciers au blanchisse­ment des coraux, en passant par des feux et des sécheresse­s plus fréquentes et plus graves », souligne le directeur général de L’UICN, Bruno Oberle.

Des feux gigantesqu­es ravagent d’ailleurs actuelleme­nt l’île Fraser en Australie, classée au patrimoine mondial.

« Ce rapport souligne l’urgence avec laquelle nous devons résoudre ces défis environnem­entaux ensemble à l’échelle de la planète », a affirmé M. Oberle.

Les travaux pour réaliser le nouvel état des lieux ont commencé avant la pandémie de COVID-19, mais L’UICN a fait un inventaire systématiq­ue de son effet sur les sites naturels classés par L’UNESCO.

COVID-19

L’organisati­on estime que 50 d’entre eux sont touchés par la pandémie et les restrictio­ns qui y sont associées, que ce soit en bien ou en mal.

Dans la colonne positive, « le plus notable, c’est la baisse de la pression exercée par les visites des touristes sur ces écosystème­s naturels », explique L’UICN, soulignant toutefois que « les facteurs négatifs sont nombreux ».

La fermeture des sites provoque une chute des revenus, mais les restrictio­ns mises en place pour éviter les contagions ont aussi eu un effet sur les effectifs chargés d’assurer la surveillan­ce, laissant la porte ouverte à des activités illégales.

Selon un dernier rapport de L’ONU, le monde doit réduire sa production d’énergies fossiles de 6 % par an d’ici 2030 pour espérer limiter le réchauffem­ent à +1,5 °C.

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PHOTO D’ARCHIVES, AFP La Grande Barrière de corail, qui couvre une superficie de 344 400 km2, vient de rejoindre la liste des sites classés « critiques ».

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