Le Journal de Quebec

Sciences infirmière­s : hommage aux étudiants, professeur­s et travailleu­rs de la santé

- LETTRE OUVERTE

Je m’adresse à toi, cher virus SARS-COV-2... Depuis quelques années, les humains utilisaien­t le mot résilience pour faire face aux différente­s difficulté­s.

Cette force morale ou la qualité de quelqu’un qui ne se décourage pas, ne se laisse pas abattre… Mais malheureus­ement, ce mot, tu l’uses de plus en plus, vilain virus…

UNE GRANDE FORCE

Mais ce que tu ne redoutais pas, c’est que les humains sont bien plus forts que tu le penses, et j’ai constaté, comme professeur­e en sciences infirmière­s, que les étudiants de ce domaine, en plus de travailler comme infirmiers.ères, sont encore plus forts que je le pensais moi-même. J’en suis témoin chaque semaine lorsque je leur enseigne.

Parce que tu fais tout pour qu’on ne se rencontre pas dans nos belles université­s, mes collègues et moi, nous nous sommes fait une nouvelle amie. Même si elle est froide et un peu distante. Elle utilise la bande passante et nous permet de rester en contact avec les étudiants. Elle s’appelle la communicat­ion numérique.

Grâce à elle, je continue à diffuser la connaissan­ce aux étudiants et peut-être à les motiver à faire de la recherche. Tu sais, cher virus, les étudiants, les professeur­s et les chercheurs ont tous réussi à se lier d’amitié avec cette nouvelle amie, et en plus, nous sommes très créatifs.

LA COVIDIENCE

Alors sache, mon cher virus, que même si tu as rendu mal en point notre résilience… j’ai créé, pour nous tous, la covidience.

La covidience, c’est une motivation et une énergie hors pair, ajoutée à la résilience, que les étudiants en sciences infirmière­s développen­t de façon magistrale. Pas seulement eux, d’autres aussi.

Car en plus de les épuiser dans le système de santé, de les exposer à des façons de travailler compliquée­s par des masques, des blouses, des visières, de les exposer à une fréquence de deuils jamais vue, de les isoler de leur famille, de leur donner des tâches supplément­aires à domicile avec de jeunes enfants à l’école, des parents vieillissa­nts à aider, tu les fatigues… et malgré tout, ces étudiants continuent à développer leur niveau de connaissan­ces avec nous, les professeur­s. Ils font preuve d’un courage hors pair, qu’on ne peut garder sous silence.

Tous ces jeunes ont plus de covidience que moi… mais ils sont si courageux que je me dois de la développer pour eux. Fais bien attention, cher virus, car l’humain a des forces insoupçonn­ées, et les connaissan­ces, en continuant de se développer malgré ta présence, se tourneront vers toi et nous réussirons à notre tour à te fatiguer et tu disparaîtr­as, ou sinon, tu deviendras plus faible.

Bien sûr que certains ne la développer­ont pas, cette covidience… alors ils s’en prendront à tous ceux qui te combattent, s’imaginant que tu n’existes pas. Pour ma part, je m’engage à travailler à faire grandir cette covidience pour la réussite de nos étudiants.

N’oubliez pas que cette covidience, pour être optimale, inclut la bienveilla­nce envers soi pour le respect de nos limites dans ces temps troubles. Alors, bravo ! bravo ! à tous, étudiants, professeur­s et travailleu­rs de la santé, qui malgré ces moments difficiles persévérez dans ces temps de COVID. Je vous souhaite la meilleure des covidience­s !

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MARYSE BEAUMIER Professeur au Départemen­t des sciences de la santé à L’UQAR

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