Le Journal de Quebec

Les fourberies de Justin

- DENISE BOMBARDIER denise.bombardier@quebecorme­dia.com

Justin Trudeau est un faux candide et un faux vertueux qui, en politique, tente souvent avec succès de surfer sur l’élan du moment.

Cette semaine, il a failli réussir à déclencher une élection avant que d’autres affaires gênantes ne s’ajoutent à celle de WE Charity. D’ailleurs, WE Charity est un organisme qui ressemble à Justin Trudeau. Les deux frères Craig et Marc Kielburger, qui ont mis sur pied une ONG, ont le physique de l’emploi. Ce sont en apparence des adulescent­s, beaux gosses, de gauche, à l’allure détendue, mais avec la main tendue vers les subvention­s publiques qui leur ont permis de recevoir, grâce à leur ami à la tête du Canada, des millions de dollars. À cause des informatio­ns rendues publiques par les médias, l’organisme de bienfaisan­ce a dû rembourser une partie des sommes qu’il avait reçues.

Le premier ministre ne souhaite qu’une chose, c’est une élection qui le reporterai­t au pouvoir avant que la pandémie ne se termine et que l’état des finances publiques ne soit révélé. Car à l’évidence les déficits accumulés à cause des subvention­s de tout genre donneront le tournis aux Canadiens.

Justin Trudeau a commis une erreur en croyant qu’il pourrait fabriquer une urgence, comme l’écrivait Paul Journet hier dans La Presse.

SCANDALES

Le faux vertueux, aveuglé par son narcissism­e et entouré de conseiller­s qui lui renvoient une image rassurante de lui, semble croire que le comporteme­nt éthique de ses interventi­ons dans le scandale de Snc-lavalin en passant par celles de libéraux qui se seraient ingérés dans le processus de nomination des juges peut tomber dans l’oubli. Or les citoyens sont masqués, mais pas sourds et muets.

Justin Trudeau est incapable d’imaginer que son avenir politique consistera à diriger un gouverneme­nt minoritair­e. L’homme est peu habitué à s’incliner devant ses adversaire­s afin de faire passer ses projets politiques.

Son attitude générale est cependant moins autoritair­e que royale. Il doit sa carrière politique à son héritage familial. Contrairem­ent à la majorité de ses collègues de la Chambre des communes, il est né avec une cuillère d’argent dans la bouche et a été porté sur les fonts baptismaux du PLC par de fervents admirateur­s de son propre père.

Sa courte carrière théâtrale a été en quelque sorte une répétition générale en vue de sa consécrati­on à la tête du parti libéral, un passage obligé avant d’être élu premier ministre.

CONFIANCE

La crise de la COVID-19 ne permet pas aux politicien­s d’occuper l’avantscène. Par contre, dans tous nos pays, une majorité de gens actuelleme­nt ont besoin de faire confiance à ceux qui les gouvernent. Les sondages le démontrent sans équivoque. Comme Donald Trump l’apprendra bientôt à ses dépens.

Les partis d’opposition n’ont qu’un rôle secondaire à jouer puisque toutes les tentatives de faire passer la politique au-dessus des préoccupat­ions de santé publique sont vouées à l’échec.

En d’autres termes, Justin Trudeau ne peut plus jouer au pur et traiter ses adversaire­s d’irresponsa­bles ou d’incompéten­ts.

Le premier ministre ne peut plus distribuer les subvention­s comme durant la première vague de la COVID-19. Il ne peut non plus déclencher une élection afin de retrouver une majorité. Bref, sa fourberie est inutile. Il demeurera minoritair­e jusqu’à la fin de cette terrible épreuve collective.

Le destin imprévu de Trudeau

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