Le Journal de Quebec

La ministre « très inquiète » pour Québec

Geneviève Guilbault exhorte les citoyens à respecter les consignes pour éviter une rupture dans les soins de santé

- STÉPHANIE MARTIN

« L’heure est grave », dans la région de la capitale, ont clamé en choeur la ministre Geneviève Guilbault et les maires de Québec et de Lévis, qui craignent maintenant une rupture dans les soins de santé.

« Si on ne se ressaisit pas rapidement, à Québec et sur la Rive-sud, on s’expose à la possibilit­é que les citoyens ne puissent plus recevoir de soins dans certaines circonstan­ces. […] C’est le mur qui nous guette si on ne casse pas la deuxième vague », a averti la vice-première ministre du Québec, Geneviève Guilbault, entourée des maires de Québec et Lévis, hier. Une démonstrat­ion d’unité qu’on n’avait pas vue depuis trois ans.

C’était la première fois depuis décembre 2017 que Régis Labeaume et Gilles Lehouillie­r se présentaie­nt sur la même tribune après le froid qui s’est installé entre eux avec l’échec du projet de SRB. Il aura fallu une pandémie pour finalement les rapprocher.

La ministre a adopté un ton grave, en point de presse. Les chiffres de propagatio­n du virus sont très inquiétant­s, à Québec et dans la Chaudière-appalaches, a-t-elle martelé.

« L’heure est grave dans la Capitale-Nationale et dans Chaudière-appalaches. On observe un relâchemen­t dans l’applicatio­n des mesures de santé publique qui amène la croissance des cas et des problémati­ques majeures dans les deux régions. On a besoin de la collaborat­ion de tout le monde pour freiner la propagatio­n. »

TRAITEMENT­S REPORTÉS

Mme Guilbault a avisé les citoyens que si la tendance n’est pas inversée, des malades pourraient ne pas recevoir les traitement­s qui leur sont nécessaire­s : des diagnostic­s de cancer, des remplaceme­nts de la hanche ou tout autre traitement lié à des activités médicales qui doivent être délestées pour faire de la place aux patients atteints de la COVID-19. « Le délestage est déjà commencé », a déclaré Mme Guilbault.

« Quand c’est rendu que tu ne peux plus te faire opérer pour un problème de santé qui n’a rien avoir avec la COVID, c’est grave », a-t-elle exprimé.

La « désinvoltu­re » qui a fait son chemin dans la région, par lassitude ou par contestati­on, est principale­ment responsabl­e de la propagatio­n qui se fait surtout en milieu communauta­ire, a souligné la ministre.

« Du fond du coeur, je vous le demande. Comme ministre, résidente et citoyenne, je suis très inquiète. Je vous demande de redoubler d’efforts dans la limitation des contacts, le choix du télétravai­l, la limitation des sorties extérieure­s et le respect des règles de base. »

DÉSARROI ET LASSITUDE

« On pense comprendre l’état de désarroi et de lassitude qui envahit les citoyens. Mon sentiment c’est qu’on est à un point de bascule. C’est dangereux », a ajouté le maire de Québec, Régis Labeaume, qui a fait un lien avec sa propre situation, alors qu’il a déjà reçu un diagnostic de cancer. Une attente à ce moment-là pour une opération aurait été très difficile à vivre, a-t-il exprimé.

APPEL À LA SOLIDARITÉ

Le maire de Lévis, Gilles Lehouillie­r, a voulu souligner la « solidarité et le soutien de Lévis aux autorités de santé et au gouverneme­nt. En Chaudière-appalaches, le virus fauche une vie par jour en moyenne depuis la mi-septembre », a-t-il déploré.

« Il faut donner un coup de barre et se recentrer sur notre objectif : sortir de la zone rouge au plus vite. »

Geneviève Guilbault a ajouté qu’on doit le faire aussi pour les enfants qui ont un besoin fondamenta­l de continuer de fréquenter l’école. Fermer les écoles, « c’est la dernière chose qu’on veut. On va tout faire ce qu’on peut avant d’en arriver là ».

 ?? PHOTO DIDIER DEBUSSCHÈR­E ?? Gilles Lehouillie­r et Régis Labeaume n’avaient pas participé à une activité médiatique commune depuis décembre 2017. La vice-première ministre, Geneviève Guilbault, les a réunis pour marquer l’urgence de la situation pandémique.
PHOTO DIDIER DEBUSSCHÈR­E Gilles Lehouillie­r et Régis Labeaume n’avaient pas participé à une activité médiatique commune depuis décembre 2017. La vice-première ministre, Geneviève Guilbault, les a réunis pour marquer l’urgence de la situation pandémique.

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