Une embellie en 2020 ? Pas si vite !
Même si les routes sont moins fréquentées en 2020 à cause de la pandémie, le nombre d’accidents graves et mortels pourrait être plus élevé, selon des experts.
En date du 7 octobre, la Sûreté du Québec a dénombré 166 morts dans des collisions sur son réseau, contre 157 à pareille date l’an dernier.
On a déjà des indices très sérieux de ce qui nous pend au bout du nez, croit le psychologue Jacques Bergeron, de l’université de Montréal, spécialiste de la conduite automobile.
Il cite une étude ontarienne publiée en juillet, qui avance que l’augmentation du stress et de l’anxiété, du temps libre et de la consommation d’alcool ou de drogue des derniers mois pourrait se traduire par une conduite plus à risque sur nos routes.
« La route, c’est très présent dans notre vie et c’est une des manifestations de nos comportements. Quand ça va mal dans nos vies, on est porté à se conduire mal sur la route : conduire plus rapidement, être plus agressifs ou prendre davantage de risques comme ne pas faire un stop », explique M. Bergeron.
PLUS D’EXCÈS DE VITESSE
Plusieurs pays dont l’australie et les États-unis rapportent davantage de vitesse au volant et de conduite dangereuse.
La police de Toronto avait elle aussi confirmé une augmentation de 35 % du nombre de contraventions pour vitesse au volant et une hausse de 200 % des cas de conduite dangereuse entre le 15 et le 31 mars 2020, par rapport à 2019.
Mais du côté du Service de police de la Ville de Montréal, on constate plutôt une baisse du nombre de contraventions pour excès de vitesse (-19 %) et conduite dangereuse (-34 %) si on compare les périodes de janvier à octobre 2019 et 2020.
Chose certaine, les conducteurs perçoivent une différence. Dans un sondage pancanadien CAA réalisé en juin, la majorité des Canadiens (59 %) disent avoir remarqué davantage de comportements de conduite dangereuse depuis le confinement, surtout des excès de vitesse.