Le moment de vérité
Ça fait depuis février – quand la bourse s’est mise à dévisser – qu’on s’inquiète pour l’économie. Qu’un ralentissement survienne, c’est une chose, mais que ça génère de la souffrance, c’en est une autre.
Il y a eu le confinement, le Québec s’est mis sur pause. Les échanges internationaux ont ralenti, à mesure que les gens voyageaient moins et que la production s’arrêtait à certains endroits. Il y a eu la PCU, les différentes aides gouvernementales et les plaidoyers pour l’achat local. « Ça va bien aller ! », disait-on. C’est vrai que ça aurait pu être pire.
Mais là, c’est cet automne que ça se passe. Le moment de vérité économique, celui où l’on va voir dans quel état on va ressortir de tout ça, c’est maintenant.
FAMÉLIQUES
La PCU va finir et certains devront chercher du travail, s’en remettre à l’assurance-emploi ou à la sécurité du revenu ou diminuer leur train de vie. Les agents immobiliers suggèrent déjà de surveiller les aubaines et les reprises de faillite.
Les terrasses vont fermer, on va moins sortir et le peu de dépenses touristiques qui restaient va se tarir. De petites entreprises vont arriver au bout de leur ligne de crédit, et des restaurateurs, pour qui les marges de profit sont déjà faméliques en temps normal, vont se demander si ça vaut la peine de continuer à faible capacité.
INCERTITUDE
Jusqu’ici, notre économie récupérait tranquillement de la pause du printemps. Parti de 5,6 % en février, le taux de chômage a atteint 17 % en avril, mais a rebaissé à 9,5 % en juillet.
Mais là, la deuxième vague s’en vient. Pas celle de la COVID, celle des fermetures et de l’incertitude. Celle d’acteurs économiques qui, tenant bon depuis mars, risquent de tomber, à bout de ressources.
Achat local ; dépenses chez nos entrepreneurs et commerçants ; solidarité pour nos proches et nos amis qui souffrent de la crise : c’est cet automne que le Québec doit relever le grand défi de la reprise économique.