Trump met fin aux briefings sur la sécurité électorale au Congrès
Les démocrates accusent le président de vouloir masquer l’ingérence russe
WASHINGTON | (AFP) Le directeur américain du Renseignement a défendu hier la décision du gouvernement de Donald Trump, décriée par les démocrates, de ne plus envoyer que des notes écrites au Congrès sur l’état des campagnes d’ingérence étrangère sur les prochaines élections.
Alors que la Russie, la Chine et l’iran sont accusés par les États-unis de tenter d’influencer les élections présidentielles et législatives du 3 novembre, le bureau du Renseignement national a annoncé ces derniers jours aux parlementaires du Congrès qu’il n’y aurait plus de séances d’informations en personne sur l’état de ces menaces.
Ce format était apprécié des élus puisqu’il leur permettait d’interroger directement, à huis clos, les plus hauts responsables américains du renseignement. La crainte de l’opposition démocrate est que des rapports écrits puissent être plus facilement édulcorés ou soumis à des influences politiques, Donald Trump contestant que la Russie souhaite l’aider à être réélu.
FUITES D’INFORMATIONS ?
« Nous avons eu une pandémie de fuites d’informations en provenance de la communauté du renseignement. Je vais prendre des mesures pour que cela s’arrête », a justifié hier sur la chaîne Fox News John Ratcliffe, directeur du renseignement national, un poste qui chapeaute les 17 agences de renseignement, civiles et militaires, des États-unis.
« Nous ferons ce qui est prévu par la loi », a-t-il dit. « Les élus qui ont droit à des briefings et à des informations classifiées recevront toujours ces informations. Ce que nous ne ferons plus, ce sont les briefings à l’ensemble des parlementaires de la Chambre et du Sénat ».
« Trump ne veut pas que les Américains connaissent les efforts de la Russie pour aider à sa réélection », a dénoncé samedi Adam Schiff, le président de la commission du Renseignement de la Chambre des représentants. La chambre basse du Congrès est dominée par les démocrates (le Sénat est à majorité républicaine).
Lors de son interview hier, John Ratcliffe a insisté sur le fait que la Chine, et non la Russie, était « la plus grande menace contre la supériorité américaine, économiquement, militairement, technologiquement », mais sans décrire précisément les interventions chinoises au plan politique ou électoral.