Le Journal de Quebec

Pas de vague de contaminat­ions en raison du tourisme

Soulagemen­t en région

- DOMINIQUE LELIÈVRE

Du tourisme en pleine pandémie, c’est possible. Dans plusieurs régions prisées cet été, on constate avec soulagemen­t que l’arrivée massive de vacanciers n’a pas causé de vague de contaminat­ions par la COVID-19, comme le craignaien­t des citoyens et des élus.

Dans la pittoresqu­e Gaspésie, depuis le début de la saison estivale, moins de cinq touristes ont reçu un diagnostic positif durant leur séjour, « mais ils sont retournés chez eux sans avoir contaminé personne », rapporte le directeur régional de santé publique, le Dr Yv Bonnier Viger. Au moment d’écrire ces lignes, il n’y a aucun cas actif sur ce territoire.

« L’été n’est pas fini, mais jusqu’ici, on n’a presque pas de cas, et le tourisme n’a eu à peu près aucun effet », remarque le médecin.

Comme plusieurs de ses homologues régionaux, le Dr Bonnier Viger constate que si une minorité des visiteurs a pu être délinquant­e au regard des consignes sanitaires, la « grande majorité » était responsabl­e. Il est convaincu que le respect des règles — distanciat­ion, lavage des mains, port du masque — fut « déterminan­t ».

RESTER SUR SES GARDES

« Ça renforce finalement l’idée que si on est capables de respecter les règles de base, on pourrait éventuelle­ment, même, s’épargner une deuxième phase » d’infections cet automne, espère-t-il, en invitant à ne pas baisser la garde parce que le virus reste « présent ».

Au Saguenay–lac-saint-jean et sur la Côte-nord, le dépistage massif chez les travailleu­rs agricoles et des éclosions localisées ont produit quelques cas, mais le tourisme ne semble pas en cause là non plus, indique le Dr Donald Aubin, directeur régional de santé publique pour ces deux régions. « Nos enquêtes révèlent qu’on n’a pas eu de transmissi­on — dans aucun cas — par le tourisme [...]. On a des cas sporadique­s, mais que l’on n’est pas capable d’associer du tout aux visiteurs », mentionne-t-il.

Dans des régions plus peuplées, comme dans les Laurentide­s et dans la Capitale-nationale, le bilan des contaminat­ions est plus important, même s’il s’est amélioré depuis le printemps : depuis le début juin, des centaines de nouveaux cas et des dizaines de décès. Or, d’après les autorités sanitaires régionales, l’abondance de touristes aurait peu à voir avec ce bilan.

PAS D’IMPACT NOTABLE

Dans les Laurentide­s, par exemple, on pointe surtout du doigt des éclosions dans deux hôpitaux et dans des milieux de travail, en plus de comporteme­nts à risque au cours de certains événements sportifs et privés. « Pour l’instant, on n’a pas noté d’impact notable associé au tourisme sur la transmissi­on du coronaviru­s », indique le Dr Éric Goyer, directeur régional de santé publique.

Selon lui, l’industrie touristiqu­e, qui a fait « beaucoup d’efforts » pour se conformer aux directives gouverneme­ntales, devra néanmoins rester très vigilante puisque l’activité touristiqu­e va se poursuivre avec la cueillette des pommes cet automne, et plus tard la pratique des sports d’hiver, qui pourraient apporter d’autres défis.

Dans la Capitale-nationale, on dénote quelques cas de vacanciers ayant infecté au moins une personne durant leur séjour, « mais c’est un phénomène marginal », soutient un porte-parole du CIUSSS, Mathieu Boivin.

Dans le secteur de Charlevoix, très visité, l’incidence de nouveaux cas est demeurée l’une des plus faibles de la région, selon le CIUSSS.

Hier, le Québec rapportait 104 cas supplément­aires et 6 nouveaux décès. Des six décès, deux sont survenus dans les dernières 24 heures, tandis que trois ont eu lieu entre le 15 et le 20 août, et l’un s’est produit avant le 15 août.

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