Au secours du Grand Marché
La Ville consent un prêt et se prive des revenus prévus en raison des difficultés financières de la coop
En difficultés financières, la coop qui gère le Grand Marché demande l’aide de la Ville de Québec qui octroie un prêt de 300 000 $, consent à se priver de revenus de 1,7 million $ et exige un plan de redressement, dès 2020.
L’information a été divulguée dans un sommaire décisionnel publié hier matin, à la suite d’une rencontre du comité exécutif de la Ville, la veille. Le maire, Régis Labeaume, l’a confirmée par la suite, en point de presse.
La décision des élus répond à une demande de la Coopérative des horticulteurs de Québec (CHQ), qui se trouve en difficultés financières. La CHQ pointe du doigt la COVID-19 et les politiques sanitaires imposées, mais aussi le manque de temps pour la mise en oeuvre du modèle d’affaires. « Cette situation a eu pour conséquence de retarder la mise en place de sa stratégie marketing, visant à générer des revenus de commandites essentiels à la rentabilité de ses opérations », révèle la décision.
« Avec la COVID, ils ne l’ont pas eu facile », a expliqué M. Labeaume. Il a cependant convenu que le Marché a été ouvert pendant plusieurs mois avant l’arrivée de la pandémie.
La décision de gérer son propre restaurant, Les Arrivages, et son propre magasin général, Panier et Pignons, « a fait mal », estime le maire. Il demande maintenant que la CHQ confie au privé la gestion du restaurant. « Il faut que ça fonctionne. S’il y a des profits, nous, on ramasse les profits. Un marché, il faut que ça marche. »
PERTE DE 1,7 MILLION $
La Ville de Québec a donc accepté de consentir un prêt à terme de 300 000 $ pour pallier le « manque de liquidités financières ».
De plus, la municipalité accepte de se priver de sommes qui totalisent 1,7 million $, soit 500 000 $ par an jusqu’en 2022 (185 000 $ pour 2019). Elle ne percevra pas de pourcentage sur les revenus ni sur les profits.
On renonce aussi à la somme annuelle relative à l’entretien, à la réparation et au remplacement des composantes du Grand Marché. La CHQ consent cependant à assumer les autres frais et taxes.
REDRESSER LA SITUATION
La Ville exige en contrepartie que la CHQ s’adjoigne les services d’un expert indépendant pour redresser sa situation. Celui-ci doit « dresser un portrait de la situation financière, évaluer le potentiel de nouveaux revenus ainsi que l’optimisation des dépenses, recommander des actions concrètes visant à maximiser l’expérience client et qui auront un effet positif sur l’achalandage, et ce, durant toute l’année ».
Si l’organisme parvient à redresser sa situation, la Ville prévient qu’elle « se réserve le droit d’exiger unilatéralement » les sommes pour 2021 et 2022.
Daniel Tremblay, directeur général de la CHQ, affirme que des solutions sont envisagées comme l’aménagement d’une allée des artisans à la mi-juillet. « On avait fait des modèles théoriques sur papier. Après un an, on a les vrais coûts des différentes charges à assumer. »
La coop fera un appel à tous pour trouver un repreneur pour le restaurant, parce que l’organisation ne peut se permettre d’attendre une rentabilité à moyen terme.