Le Journal de Quebec

Au secours du Grand Marché

La Ville consent un prêt et se prive des revenus prévus en raison des difficulté­s financière­s de la coop

- STÉPHANIE MARTIN

En difficulté­s financière­s, la coop qui gère le Grand Marché demande l’aide de la Ville de Québec qui octroie un prêt de 300 000 $, consent à se priver de revenus de 1,7 million $ et exige un plan de redresseme­nt, dès 2020.

L’informatio­n a été divulguée dans un sommaire décisionne­l publié hier matin, à la suite d’une rencontre du comité exécutif de la Ville, la veille. Le maire, Régis Labeaume, l’a confirmée par la suite, en point de presse.

La décision des élus répond à une demande de la Coopérativ­e des horticulte­urs de Québec (CHQ), qui se trouve en difficulté­s financière­s. La CHQ pointe du doigt la COVID-19 et les politiques sanitaires imposées, mais aussi le manque de temps pour la mise en oeuvre du modèle d’affaires. « Cette situation a eu pour conséquenc­e de retarder la mise en place de sa stratégie marketing, visant à générer des revenus de commandite­s essentiels à la rentabilit­é de ses opérations », révèle la décision.

« Avec la COVID, ils ne l’ont pas eu facile », a expliqué M. Labeaume. Il a cependant convenu que le Marché a été ouvert pendant plusieurs mois avant l’arrivée de la pandémie.

La décision de gérer son propre restaurant, Les Arrivages, et son propre magasin général, Panier et Pignons, « a fait mal », estime le maire. Il demande maintenant que la CHQ confie au privé la gestion du restaurant. « Il faut que ça fonctionne. S’il y a des profits, nous, on ramasse les profits. Un marché, il faut que ça marche. »

PERTE DE 1,7 MILLION $

La Ville de Québec a donc accepté de consentir un prêt à terme de 300 000 $ pour pallier le « manque de liquidités financière­s ».

De plus, la municipali­té accepte de se priver de sommes qui totalisent 1,7 million $, soit 500 000 $ par an jusqu’en 2022 (185 000 $ pour 2019). Elle ne percevra pas de pourcentag­e sur les revenus ni sur les profits.

On renonce aussi à la somme annuelle relative à l’entretien, à la réparation et au remplaceme­nt des composante­s du Grand Marché. La CHQ consent cependant à assumer les autres frais et taxes.

REDRESSER LA SITUATION

La Ville exige en contrepart­ie que la CHQ s’adjoigne les services d’un expert indépendan­t pour redresser sa situation. Celui-ci doit « dresser un portrait de la situation financière, évaluer le potentiel de nouveaux revenus ainsi que l’optimisati­on des dépenses, recommande­r des actions concrètes visant à maximiser l’expérience client et qui auront un effet positif sur l’achalandag­e, et ce, durant toute l’année ».

Si l’organisme parvient à redresser sa situation, la Ville prévient qu’elle « se réserve le droit d’exiger unilatéral­ement » les sommes pour 2021 et 2022.

Daniel Tremblay, directeur général de la CHQ, affirme que des solutions sont envisagées comme l’aménagemen­t d’une allée des artisans à la mi-juillet. « On avait fait des modèles théoriques sur papier. Après un an, on a les vrais coûts des différente­s charges à assumer. »

La coop fera un appel à tous pour trouver un repreneur pour le restaurant, parce que l’organisati­on ne peut se permettre d’attendre une rentabilit­é à moyen terme.

 ?? PHOTO STEVENS LEBLANC ?? La directrice générale de la Coopérativ­e du marché public de Sainte-foy, Isabelle Brodeur, photograph­iée devant la nouvelle structure permanente du marché, hier.
PHOTO STEVENS LEBLANC La directrice générale de la Coopérativ­e du marché public de Sainte-foy, Isabelle Brodeur, photograph­iée devant la nouvelle structure permanente du marché, hier.

Newspapers in French

Newspapers from Canada