Le Journal de Quebec

DES DISPARITÉS EN EUROPE

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Applicatio­n pour toute l’europe ? Une applicatio­n paneuropée­nne a été développée par quelque 130 scientifiq­ues. La France participe notamment à ce projet. Mais en Allemagne, par exemple, cette applicatio­n a rencontré une forte opposition, car il était prévu que les données soient stockées sur un serveur central, suscitant les craintes que des gouverneme­nts récupèrent ces données personnell­es et s’en servent à des fins de surveillan­ce.

La France a opté pour le Bluetooth et non pour la géolocalis­ation. L’applicatio­n Stopcovid fonctionne­rait sur la base du volontaria­t. Le projet est controvers­é en France et est critiqué jusqu’au sein de la majorité présidenti­elle pour ses risques concernant la vie privée. Le choix français d’architectu­re centralisé­e (régulièrem­ent, nos téléphones intelligen­ts iraient vérifier sur un serveur central que notre pseudonyme n’est pas dans la liste des pseudonyme­s croisés par une personne contaminée. Si notre pseudonyme est sur une liste, nous recevrons un message d’alerte) est aussi de plus en plus isolé. Le gouverneme­nt de l’allemagne a décidé de soutenir une applicatio­n de traçage utilisant la technologi­e développée par Google et Apple, abandonnan­t une solution nationale critiquée pour son défaut de protection de la vie privée.

Selon le ministre allemand de la Santé, Berlin privilégie une applicatio­n qui permettrai­t de stocker les données des utilisateu­rs sur leur propre téléphone plutôt que dans une base de données centrale. En Italie, aucune date officielle n’a été fixée pour la mise à dispositio­n d’« Immuni ». Son développem­ent serait retardé par des questions soulevées sur la vie privée, et sur le fait de savoir si cela serait obligatoir­e, notamment. Pour être efficace, cette applicatio­n doit être téléchargé­e par 60 % d’italiens, soit 35 millions de personnes, ce qui correspond pratiqueme­nt à tous les propriétai­res de téléphones intelligen­ts dans le pays, a estimé Francesco Paolo Micozzi, chargé de cours sur le numérique à l’université de Pérouse. Lui-même ne l’utiliserai­t pas à cause de problèmes d’atteinte à la vie privée. En Belgique, deux hypothèses sont à l’étude: une applicatio­n mobile de suivi des contacts à télécharge­r sur son téléphone intelligen­t (sur une base volontaire), mais les spécialist­es préviennen­t qu’il faudrait qu’au moins les deux tiers des Belges la télécharge­nt pour qu’elle soit efficace. Ou bien une méthode dite « manuelle », avec un centre d’appel chargé de contacter toutes les personnes ayant été en contact avec un malade de la COVID-19. La Grande-bretagne étudie des projets pour développer sa propre applicatio­n, utilisant la technologi­e Bluetooth, attendue dans les prochaines semaines. Des voix se sont élevées dans ce pays pour exprimer leurs inquiétude­s sur les atteintes à la vie privée, notamment sur le fait que des Britanniqu­es pourraient être forcés de partager des informatio­ns sur leurs déplacemen­ts. Par contre, en Espagne, il n’y a pas pour le moment d’applicatio­n pour téléphone intelligen­t de traçage via Bluetooth. La Suisse a opté pour un projet propre, distinct de l’applicatio­n paneuropée­nne, qui « répond mieux aux besoins de la Suisse en matière de protection maximale de la vie privée ». Baptisé DP-3 T, basé sur un protocole Bluetooth, il sera mis à la dispositio­n de la population à partir de la mi-mai. L’utilisatio­n de l’applicatio­n sera facultativ­e et anonyme. Il n’y a pas dans ce pays de réel débat public sur le sujet.

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