Beaucoup de jeunes entreprises vont passer dans le tordeur
Plus de 60 % des jeunes entreprises québécoises risquent de passer dans le tordeur d’ici trois mois faute de liquidités, révèle une nouvelle étude du Mouvement des accélérateurs d’innovation du Québec (MAIN).
« Il y en a qui vont passer dans le tordeur, c’est certain, parce qu’il y a un crunch de liquidités important. Il y a des secteurs qui se sont effondrés », prévient Patrick Gagné, cofondateur de Bonjour Startup, président de la Fondation OSMO de la Maison Notman. Pire encore, près de la moitié des jeunes entreprises devra vivre avec un déficit de 25 000 $ à 250 000 $ d’ici trois mois, selon le MAIN.
« On est présentement en discussions actives avec Investissement Québec [IQ], la Banque de développement du Canada [BDC], et autres, pour voir comment on peut travailler ensemble pour offrir plus de capitaux aux entrepreneurs pendant la crise, car la plupart en ont besoin maintenant, et dans 6, 12, 18 mois », souligne de son côté Sylvain Carle, associé chez Real Ventures.
Au Fonds FTQ, on voit déferler la vague sur les jeunes entreprises qui n’ont pas encore de revenus. « Les seules mesures d’appui en vue sont celles qui vont [éventuellement] accélérer le versement des crédits d’impôt à la R&D », note son porte-parole Patrick Mcquilken.
GRANDES OUBLIÉES
D’après Patrick Gagné, nos jeunes entreprises sont les grandes oubliées. « CGI, Cirque du Soleil et Lightspeed ont déjà été des jeunes pousses, insistet-il. C’est le leadership technologique mondial que l’on perd si on laisse aller ces start-up-là. »
Les jeunes entreprises ont soif de liquidités bancaires cautionnées à 100 % par l’état, tranche M. Gagné, qui veut aussi qu’ottawa élargisse la subvention fédérale de 75 %.
Au Conseil canadien des innovateurs (CCI), on tire aussi la sonnette d’alarme. « Plus de 82 % des PDG d’entreprises des TIC au Canada prévoient des licenciements dans le courant des prochaines semaines », alerte son directeur Gouvernement & Affaires publiques (Québec), Pierre-philippe Lortie.