Le Journal de Quebec

DES FAMILLES EN COLERE

Avion abattu par l’iran avec des Québécois à bord

- AMÉLIE ST-YVES

Les familles des Québécois qui ont péri mardi soir à cause d’un missile iranien tiré par erreur sur leur avion sont en colère et réclament justice.

« Je n’ai pas le sentiment qu’elle est morte dans un écrasement. J’ai le sentiment que quelqu’un a tué mon amie », affirme Elnaz Moein, qui a été colocatair­e pendant près de trois ans avec la Québécoise Sara Mamani, qui a péri mardi avec 175 autres innocents.

L’appareil de l’ukraine Internatio­nal Airlines a été abattu dans un contexte de haute tension entre les États-unis et l’iran.

Cinq jours après l’assassinat en Irak du général iranien Qassem Soleimani par les Américains, l’iran a répliqué en bombardant deux bases abritant des soldats américains en Irak. Cet attentat n’a toutefois pas fait de morts ni de blessés, selon le président américain Donald Trump.

Les Iraniens s’attendaien­t à une possible riposte des nos voisins, ce qui aurait mené à tirer par erreur sur le vol PS-752. Les autorités iraniennes ont également plaidé que le drame était une conséquenc­e de « l’aventurism­e américain », quand elles ont finalement admis leur erreur, vendredi soir.

PAS ASSEZ

Pour Elnaz Moein, les aveux et les excuses ne suffisent pas.

« Je veux que les gens qui étaient en charge de ça soient pénalisés. Je les considère comme responsabl­es », a-t-elle mentionné au Journal, soulignant qu’un dédommagem­ent financier aux familles des victimes est minimal dans ce contexte.

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a également eu l’occasion de rencontrer des familles éplorées, vendredi.

« Elles souffrent, elles sont fâchées, elles sont en deuil. Elles veulent des réponses, elles veulent la justice », a-t-il déclaré en point de presse hier.

Il a affirmé que le Canada exigera les réponses aux questions qui persistent, afin que la lumière soit faite sur les événements.

« Abattre un avion de civils, c’est horrible. L’iran doit en assumer l’entière responsabi­lité », a-t-il déclaré.

TRÈS FÂCHÉ

Nader Jafari Noboushan était encore très en colère quand il a été contacté par Le Journal, hier. Il connaissai­t également les disparus Sara Mamani et Siavash Ghafouri, qui venaient de se marier, depuis plusieurs années.

Il demande lui aussi à ce que l’iran dédommage les familles, même si cela ne ramènera pas les 176 innocents morts.

« Aucune somme d’argent ne pourra compenser [...] la douleur ressentie », a-t-il dit pour conclure.

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PHOTO ATTA KENARE / AFP Des étudiants iraniens scandaient des slogans en hommage aux victimes de l’écrasement devant l’université Amirkabir, à Téhéran, hier.
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PHOTOS AFP Un secouriste ramasse des débris de l’avion qui a été abattu mardi soir. En mortaise, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, s’est dit attristé et en colère, hier, lors d’un point de presse présenté à Ottawa.

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